#anthologie #35 | le parc

Entrée dans la chambre au ralenti. Deux paires de jambes s’entrechoquent sur le chambranle. Ailleurs on entend un bruit de tondeuse. Un horizon rétréci à une seule pièce. Elle s’assied et surveille la surface de ma bouche. Elle ne dit rien d’abord. Elle attend. S’il faut attendre le premier mot de l’autre.Elle ferme les yeux et respire profondément.Comme si l’air Continuer la lecture#anthologie #35 | le parc

#anthologie #20 | je crois m’en souvenir par l’odeur du tabac

C’est une photographie en couleur, cadrée sur ton visage et celui souriant d’un bébé aux joues remplies. Le haut de la tête est coupé mais on voit (ou je devine) les cheveux fins, rares et blancs, peignés sur le côté, le front large. Derrière, les traces des arbres que tu as planté. Sur les deux autres photographies, d’après la disposition Continuer la lecture#anthologie #20 | je crois m’en souvenir par l’odeur du tabac

#anthologie #35 | Épilogue – le bord

ESPACENoir.Travelling avant.Des points lumineux apparaissent progressivement.Ce sont des étoiles.Des astéroïdes filent ça et là.Une planète apparait au loin. Elle grossit. voix offç’aurait été un espacelongtemps il aurait été vide(un temps)après il y aurait eu une cellulela cellule se serait fixée en un point de l’espaceaprès la cellule se serait diviséeç’aurait été deux cellulesen un point de l’espaceaprès chaque cellule se Continuer la lecture#anthologie #35 | Épilogue – le bord

#anthologie #34 | Engatse

oh arrête-toià quoi l’autre dans sa voiture ne répliquait rien et continuait sa marche-arrièretu sors je te dis tu sors la voix de Reda percutant la fenêtre conducteursors je te dis sors Reda la main en sang posée sur le haut de la portièrenon RedaReda crie sors maintenant sors se retenant d’ouvrir la portière pour en sortir le vieux monsieurReda Continuer la lecture#anthologie #34 | Engatse

#Anthologie #34 | Parole sans paroles

Il faut parler simplement de l’indicible, dit-elle. Quelque chose comme ça, ou autre chose. D’autres voix en même temps, elle s’est habituée, beaucoup de bruit dans les mots, friture sur la ligne, erreur joueuse sur le destinataire. Il ne dit rien, c’est tout aussi prolixe. Elle pourrait demander : vous m’entendez ? Il dirait oui, ou il rirait, froisserait quelque chose avec Continuer la lecture#Anthologie #34 | Parole sans paroles

#anthologie #35 | Film nostalgie.

L’équipe de tournage est installée au 20 rue Victor Hugo à Deauville en face de la maison prés du petit parc là où n’existe plus le tourniquet depuis longtemps. La caméra est en plan extérieur large montrant le jardin et les murs. Voix off : Ce serait une longue et fine rue, un peu cachée. Le petit parc d’en face Continuer la lecture#anthologie #35 | Film nostalgie.

#anthologie #31 | Le chocolat américain

La maison s’était écroulée le 6 avril 2009 à 3h 32 mn et 42 secondes. La secousse a tout détruit. A la place, un trou béant. Quand elle a été reconstruite, j’ai tout reconnu. Je veux dire que j’ai tout revu, comme c’était avant, bien que rien n’y ressemblait.  Giovanni était mort depuis le 27 juillet 1983. Je m’en souviens Continuer la lecture#anthologie #31 | Le chocolat américain

#anthologie #15 #32 #33 #34 #35 | Inconnu à cette adresse

#15 Où habitez-vous ?… Ce sont les noms propres qu’on perd en premier… L’autre jour , je me suis perdu dans le quartier… impossible de demander mon chemin. J’avais perdu mes mots …mais où habitez-vous ?…je ne savais plus le nom de ma rue… en fait… mon adresse … je ne connaissais plus mon adresse…je l’ai pourtant noter des milliards de fois…mais d’un coup… Continuer la lecture#anthologie #15 #32 #33 #34 #35 | Inconnu à cette adresse

#anthologie #14 | Ben voilà !

Ben voilà !  Elle l’avait bien dit qu’on allait le rater ce fichu train, cette séance de ciné, ce soufflé au fromage  mais c’est de ta faute car tu n’as rien voulu savoir, comme toujours. Ben voilà ! C’est fini, c’est plié, on s’en va. C’est la fin des vacances, de la conversation,  du gâteau au chocolat. On regrette un peu que Continuer la lecture#anthologie #14 | Ben voilà !

#anthologie #34 | alcool

Sa voix pulse et je perçois un mot qui se jette à l’eau. Viens. Un mot sans bouée qui coule à pic au milieu de tous les autres. Ce brouhaha de mots qui surnagent au milieu et cet autre qui a disparu dans les profondeurs nébuleuses. Tout s’est évanoui.Si tu ne viens pas je me casse. Ou je repars avec Continuer la lecture#anthologie #34 | alcool