#anthologie #36 | étiré

(entre #anthologie #06 | Mon seul et #anthologie #18 | figer) Lever le corps, de léger à lourd, de sol à plus haut, extension. Ça va vite autour, on téléphone ses rendez-vous, les épaules brusques frayent, les épaules dures claquent, le temps compte, le temps compte là aussi mais retournement lent du torse sur avenue lièvre, retournement lent du corps Continuer la lecture#anthologie #36 | étiré

#anthologie #16 | insaisissable

Elle le regarde en face mais sans le voir. Assise devant une grenadine, elle porte une longue robe verte et un foulard bien serré autour de son visage jeune et plein. Il ne sait pas comment faire avec ses yeux qui fuient. Des yeux qui ne semblent pas apeurés pourtant ; des yeux seulement fuyants, comme si il lui était impossible Continuer la lecture#anthologie #16 | insaisissable

#anthologie #29 | toujours plus bas avec elle

Tu es comme un immeuble de plusieurs étages, des caves aux greniers, je te connais à chacun de tes étages des cadavres aux souris. … Elle te regarde et voudrait sortir de toi, elle voudrait sortir de cet immeuble qui l’enferme comme une prison. Je monte les grands escaliers et j’atteins tes étages nobles, là où la langue est policée, Continuer la lecture#anthologie #29 | toujours plus bas avec elle

#anthologie #34 | vous parlez d’une histoire

Vous parlez d’une histoire. Quoi ? Vous n’êtes pas au courant ? Au courant de quoi ? Trois qu’elles étaient. Une debout. Deux assises. Ça formait un triangle. Sous les arbres. La mer miroitait et scintillait pendant ce temps. L’incendie. Cette nuit. Ravagé. Les visages frisaient et les yeux s’agrandissaient. De surprise ou d’incompréhension. Ça se mêlait. Comme les voix. Dis-nous. Où ça ? Continuer la lecture#anthologie #34 | vous parlez d’une histoire

#anthologie #04 | je dormais dans la chambre de l’autre côté de la salle à manger

J’allais à l’école maternelle chez les sœurs. C’était sur la place, à côté de l’église. C’était dans ce bâtiment. On allait dans la villa quand il faisait beau. J’apportais le déjeuner dans une boîte en fer avec un manche. Je ne sais pas comment on avait eu cette boîte. Ma sœur Mena m’emmenait à l’école. Elle avait été à l’école Continuer la lecture#anthologie #04 | je dormais dans la chambre de l’autre côté de la salle à manger

#anthologie #05 | Généalogie des absents

Le frère de la nonna s’appelait Pietro. Gian Pietro. C’est pour ça qu’ils ont mis son nom à Gian Pietro.  Et le père du nonno, il s’appelait Emidio. Et la mère, je crois que c’était Diomira.  Et la mère de la nonna, je ne sais plus.  Et avant, avant, qu’est-ce que tu veux que je sache.  Avant, moi je n’ai Continuer la lecture#anthologie #05 | Généalogie des absents

#anthologie #31 | mon trésor

   dors     mon trésor    dors     je ne veux pas te réveiller    ma voix sera murmure    sera brin d’air     je voudrais tant apaiser la douleur qui te vrille      quand tu étais petite     quelques mots, des baisers   et parfois tu te blottissais contre moi      tu tremblais de peur dans le noir    je te serrais dans mes bras      je caressais ton front     mes paroles te calmaient   Continuer la lecture#anthologie #31 | mon trésor

#anthologie #35 | Oum Kalthoum

Vieux port de St Jean d’ Acre. Plan large. Méditerranée, sans un pli. Au premier plan, une barque de pêcheurs assez profonde, amarrée au bout d’une jetée. Nuit tombante. Deux femmes. Voix off de l’une. Je ne sais plus vraiment. N’y avait-il pas de la brume ? Vieux port de St Jean d’ Acre. Travelling très lent. De l’autre côté Continuer la lecture#anthologie #35 | Oum Kalthoum

#anthologie #15 | Et vous comptez en vivre?

La première fois qu’on m’a demandé « et vous comptez en vivre ? », c’était  un vieux chinois matois, comptable et avocat qu’on m’avait recommandé pour m‘aider à établir ma société chinoise (les avocats étrangers spécialisés dans ce genre d’opérations prenait dix fois son tarif). En me posant cette question, il plissait ses yeux bouffis par le mauvais baijiu et dévoilait des dents Continuer la lecture#anthologie #15 | Et vous comptez en vivre?