#anthologie #12 | Trajets mités

Une route en lacet mène au clocher, fruit curieux juché au sommet du promontoire. qui paraît à chaque instant sur le point de s’effondrer emportant le poids du bourg, ainsi que Jacques, le haricot magique, les poules aux œufs d’or. En contrebas, des étendues de lavande se précipitent à l’assaut des falaises, à peine entravées par la ligne des pins. Continuer la lecture#anthologie #12 | Trajets mités

#anthologie #13 | Silicon Valley

La Silicon Valley s’étend au cœur de la Californie comme une mosaïque de béton, de verre et de verdure, chaque détail peignant un portrait unique de ce centre névralgique de l’innovation technologique. Les campus des géants de la technologie, tels que Google et Apple, s’étendent comme des villes en miniature, leurs bâtiments aux façades de verre réfléchissant le ciel bleu Continuer la lecture#anthologie #13 | Silicon Valley

#anthologie #12 | trois villes

Les bringuebalements des wagons, heureux de retrouver une vitesse plus humaine. À gauche, il y a du orange — le fer qui ruisselle ; à droite, le bleu miroite. Les voix grésillent, chantent le Sud. J’ai gardé une vidéo webcam de la lumière sur mon visage, tantôt surexposé, tantôt assombri par les pylônes. Puis la ville, rampant mollement, tièdement sur Continuer la lecture#anthologie #12 | trois villes

#anthologie #36 | Triumph

Marco, tu te rappelles, tu te souviens, Marco notre joyeux tintamarre de jeunes fous lancés dans la vie au triple galop, Marco, nous ne sommes plus que deux séparés par huit-cents kilomètres de campagnes, de forêts, de vignobles, de montagnes. [ Décider un voyage, pour te revoir enfin, cinq ou sept ans après ma crémaillère, ta dernière visite, quand je Continuer la lecture#anthologie #36 | Triumph

#anthologie #34 il neige

Les deux sont appuyés à la rambarde du balcon les épaules ne se touchent pas ni les mainsça lui revient c’est ça qu’elle voulait lui dire que le chat dort dehors toute la journée dans sa chaise longue mais elle se retient anticipant son expression agacée elle devine ce qu’il aimerait lui dire qu’il suffit de le dégager de là Continuer la lecture#anthologie #34 il neige

#anthologie #36 Etienne monte au coteau

À insérer entre ma #34 Le retour d’Etienne et ma #26 Les bruits et les voix de la culpabilité Après ses effusions avec Ida, l’employée de maison qui veillait sur ses grands-parents, Etienne consulta sa montre :18 heures. Le dîner à « La Maison » serait servi à 20 heures. Il avait le temps de monter au coteau. Il passa par sa chambre Continuer la lecture#anthologie #36 Etienne monte au coteau

#anthologie #36 | on s’arrache

les pieds on ne sait pas s’ils sont posés à plat par terre ou bien si le coup de pied gauche repose sur le talon droit le pied droit reposant sur la pointe des orteils orientée à quarante-cinq degrés vers la droite les pieds ainsi accrochés font bloc sont à l’arrêt refusent la marche et d’abord pour aller où quand Continuer la lecture#anthologie #36 | on s’arrache

#anthologie #33 | ocre

Horizon ocre rougeoyant, ocre de lave sous les pieds, ocre perlé de sueur, ocre cassant de fémur, ocre bien ou mal manipulé, ocre vertébral. Descente horizontale. Une seule ligne, n’en choisir qu’une seule, la tenir. Prise la ligne pour seul horizon. Creuser. La foulée décisive, un cran plus loin. Cri du souffle, se perpétue dans l’ocre rouge de la piste. Continuer la lecture#anthologie #33 | ocre

#anthologie #04 | Nous n’habiterons plus nulle part

HABITER 1 Dedans. Dehors. De barrière ou de porte. Question de frontière. Une porte, ça s’ouvre et ça se ferme. Entre le dedans et le dehors. Un sas entre deux, mi-dedans, mi-dehors. Pas encore tout-à-fait dedans, déjà un peu dehors. 2 J’habite à Saint-Gravé. Au lieu-dit Le Beauchat. Je sais que j’habite là, il suffit que je donne mon adresse, Continuer la lecture#anthologie #04 | Nous n’habiterons plus nulle part

#anthologie #31 | pas de quoi en faire une histoire

Mais pourquoi tu fais ça, tu la rabâches et rabâches mon histoire? Comme si j’avais une histoire, comme si c’était un conte de fée ou la petite fille aux allumettes ma vie? Qu’est-ce que tu crois, c’était rien d’extraordinaire ma vie. Qu’est-ce que tu t’embêtes avec ça. Faut le laisser tranquille le passé. Tu crois pas que j’allais rester clouée toute ma vie sur celle de ma grand-mère? Je l’ai même pas connu ma grand-mère, je sais même pas comment elle s’appelait ma grand mère, moi, même mon père je l’ai pas connu, et même comme ça il était déjà assez encombrant, t’embête pas ma fille avec le passé, laisse-nous tranquille nous les morts, on a fait notre vie, on a fait ce qu’on avait à faire, on s’est débrouillé comme on a pu, occupe-toi plutôt de toi, des tiens, des vivants, qu’est-ce  que tu vas t’embêter avec des morts, moi ma mère c’est quand elle était vivante que je m’en suis occupé mais après j’allais pas faire des cuentas, en reparler, ça servait plus à rien, j’allais pas pleurer tous les jours sur sa photo, ça sert à rien ça, les grandes lamentations et toutes les cuentas, je dis pas que tu fais semblant, ne me fais pas dire ce que j’ai pas dit, mais qu’est ce que tu vas t’embêter avec nous? Continuer la lecture#anthologie #31 | pas de quoi en faire une histoire