#anthologie #37 | Je vis d’autres choses et d’autres encore se préparaient à être vues

Je vis Jane Pierny sur l’affiche de Champignol, puis en photo, puis en vrai. D’abord, je l’ai vue sur l’affiche, placardée sur le mur du théâtre. Ça faisait une mise en abyme qui me fascinait. Au rez-de-chaussée de chez madame Vial, la façade affichait en travers, sur toute la largeur du théâtre, THÉÂTRE DES NOUVEAUTÉS. Au centre, au-dessus de la colonne Continuer la lecture#anthologie #37 | Je vis d’autres choses et d’autres encore se préparaient à être vues

#anthologie #36 | sur scène

« Toute forme n’est qu’un moment d’équilibre dans le jeu des rythmes dont le mouvement constitue partout toutes les formes, toute la vie. » Jean Epstein Et une nuit passa, une nuit orageuse, des éclairs que l’on aurait cru au ralenti tant il y en avait, il faisait jour. Il était sur scène et jouait son rôle. Devant des visages qu’il ne Continuer la lecture#anthologie #36 | sur scène

# Anthologie # 22 | les dinosaures de la rue de Paris

 Ils sont trois, trois immeubles en briques rouges face au RER de part et d’autre de la rue qui enjambe la voie en direction de l’autoroute, de l’autre côté, une rampe descend vers le pont qui enjambe la Marne. Ils sont trois dont deux dégoulinent le long de cette rampe, et là depuis toujours, du moins depuis qu’ils se sont Continuer la lecture# Anthologie # 22 | les dinosaures de la rue de Paris

 #anthologie #22 |La maison qui n’existe plus 

La première fois que je me souviens de cette maison, c’était en pleine nuit. On n’avait pas eu de bus à Rome. En arrivant de Thionville le soir, on arrivait à Rome le matin. Et on prenait le bus. Ce jour-là on avait attendu le bus, puis on avait dû prendre un autre train. Quand on est arrivés à Paganica, Continuer la lecture #anthologie #22 |La maison qui n’existe plus 

#anthologie #22 | Jour de gloire

Le Belvedere est à dix minutes de chez moi. De mon chez moi d’antan. Il y a tout ce que j’aime. Un parc sauvage, des allées civilisées, des fontaines, des escaliers, un palais et des musées.  A chaque visite, il faut que j’y aille. Sinon il y a comme un manque. La vue à travers le portail en fer forgé. Continuer la lecture#anthologie #22 | Jour de gloire

#anthologie #36 | au ralenti

Dans l’après-midi finissante, il marche, à travers les prés fauchés, épaules basses, cheveux détachés, d’abord attentif aux insectes – carabes dorés, sauterelles, criquets – comme s’il fallait fixer son attention sur quelque chose pour rester dans la réalité, son pas s’allonge, un souvenir l’assaille, sa jambe gauche fléchit légèrement, on pourrait croire qu’il va tomber, sa silhouette se désarticule dans Continuer la lecture#anthologie #36 | au ralenti

#anthologie #37 | Que d’histoires.

Je vis la pluie tomber drue violente sur le sol mouillé, pleurer sur le sol bitumé, s’écraser sur le sol boueux, laver à grandes eaux la ville et la forêt, décrasser les empreintes humaines, les salissures, les insectes collés, les papiers oubliés, pluie amie, tremper les toits des maisons, les carreaux des fenêtres, les tuiles glissantes, la sueur des murs, Continuer la lecture#anthologie #37 | Que d’histoires.

#anthologie #36 | Goutte à goutte

Ailleurs, dans l’arrière cuisine. Bec d’un robinet au dessus d’un lavoir en béton. Une perle d’eau apparaît. Pas tout à fait goutte. Collée au laiton de l’embout. Le temps semble se suspendre ; ça dure ; on dirait que la perle commence à s’étirer très légèrement en un filet rare ; se créant en suspension son corps de goutte pleine Continuer la lecture#anthologie #36 | Goutte à goutte

#anthologie #20 | Toi, ton sourire

Je ne manque pas de photos. De la famille au grand complet, de chacun de nous en portrait, toutes exposées sur le mur ou rangées dans un tiroir proche. De nos dimanches, de nos sorties, de nos vacances. Comme un symbole, celle que je vois immédiatement aujourd’hui, c’est la photo de toi affichée près du téléphone. Tellement vivante, tellement vraie. Continuer la lecture#anthologie #20 | Toi, ton sourire

#anthologie #19 | Les années passent

Souvenirs de montées pour admirer la ville, embrasser le monde lointain et sentir le cœur battre dans la poitrine. Grimper sur des marches d’escaliers raides jusqu’en haut d’un clocher gothique de Vienne ou d’un dôme cuivré à Berlin ou d’une tour à peine finie de la Sagrada Familia. Monter sur des arbres ou des montagnes ou encore des dunes pour Continuer la lecture#anthologie #19 | Les années passent