#Boost #09 | Contraste

Profiter de sa faim, de son avidité, peut-être de sa faiblesse pour s’approcher doucement. Se pencher, se baisser, se caler sur le sol, déplier bras et mains et plier les genoux qui craquent évidemment et maudire les craquements qui pourraient l’alerter, la faire fuir, l’effacer. Mais s’approcher quand même pour voir mieux, malgré le risque, grand, de détruire toute la Continuer la lecture#Boost #09 | Contraste

Éploiement

Sous la voûte portée par les hauts murs de pierres et de vitraux, symboles d’un temps dont on sait à peine la réalité, un parterre empli de pieds qui raclent le sol, de chaises sur lesquelles se contorsionner pour trouver la position qui convient le mieux aux dos fatigués des présents ce soir là. L’opulence des immenses lustres surplombe le Continuer la lectureÉploiement

BOOST – Le récap semaine après semaine

BOOST#09 | MINUTE Une transpiration. Une seule goutte mais. Lente dessine. Rides verticales au visage. Sillons de sel aux  tempes se détournent des lèvres et pourtant y laissent leurs cristaux. C’est que la peau est océan. C’est que la peau est nuage. C’est que la peau est cycle. Un mouvement, de va de vient. Et la transpiration va. Le cou, Continuer la lectureBOOST – Le récap semaine après semaine

#boost #09 | Kafka | ça brûle

Codicille : Parfois ça pique souvent ça brûle J’ai vécu des moments incendiaires la déflagration d’un volcan intime sans nom qui ronge les os consume les gestes lave les corps dans un feu doux et brutal la chaleur s’infiltre creuse s’accroche brûle le centre de la poitrine plus de repères plus d’horloge — une révolte contre le temps contre l’idée même Continuer la lecture#boost #09 | Kafka | ça brûle

#boost #07 | Makhuwa

La cale est mon abri chair contre chair, sans distinction d’hommes, de femmes ou d’enfants, dans la crasse d’autres corps avant eux, dans le jus des marchandises périmées, la cargaison du navire sans nom conduit pas des peaux blanches, puantes d’aigreurs et de fièvres, esprits errants, loin de la terre de leurs ancêtres ils hurlent j’ouvre la main, ce que Continuer la lecture#boost #07 | Makhuwa

# BOOST #09.2 | ensemble

une place rectangulaire bordée d’arbres centenaires, platanes probablement, près de huit heures du soir quelques centaines de personnes attendent là vêtues comme au mariage, une alliance, une union, on dirait un trente-et-un et c’en est presque un, pratiquement puisqu’on fête le saint qui protège l’endroit, en musique, fanfare cuivres et pipeaux portant fanions franges dorées armes de la ville en Continuer la lecture# BOOST #09.2 | ensemble

#boost #09 | derrière la vitre (en 230 mots)

Je souffle sur la vitre, sale, pleine de stries opaques, de traînées de pluie qui ont séché. L’air projeté forme une buée couvrante, neigeuse, où je piège mes questions sans réponses d’un matin trop froid. L’air s’accumule à la surface en couche fine qu’on ne peut plus respirer. Je reprends dans mes poumons une longue goulée que j’expulse à nouveau Continuer la lecture#boost #09 | derrière la vitre (en 230 mots)

#boost #08 | moments

Moment mal défini, un peu trop flou pour dire quelque chose d’affirmatif. Moment qu’on n’ose se remémorer de peur de. Moment de je d’avant, de vie larvée, moment qui se défile entre les mains, qu’on ne peut rattraper. Moment de flottement, d’effondrement. Moment qui succombe comme un animal atteint, qu’on ne peut soigner parce qu’on n’y connaît rien en chimie, Continuer la lecture#boost #08 | moments

#boost #07 | matin drômois

Sortir du lit encore engourdie, comme la nymphe de son cocon, s’étirer comme elle pour sortir de ma torpeur, articuler les pattes, mon exosquelette mimétique, l’actionner.  Ouvrir la fenêtre en grand et faire entrer la fraîcheur. Écouter les bêlements des bêtes, les aboiements des chiens. Humer l’odeur animale, de suint et de crottin, qu’exhale l’heure matinale.  Eveiller le regard dans Continuer la lecture#boost #07 | matin drômois

#boost #09 | Rose tendre

C’est un ballet silencieux où retentit le bruit de la chaise qui chute et son corps soudain dressé ton regard surprend son regard trop noir et les narines dilatées dans ce visage devenu gueule que tu crois aimer encore ton regard circule va de la gueule au rose tendre des joues de l’enfant et ces hurlements qui ouvrent un grand Continuer la lecture#boost #09 | Rose tendre