qui remontent la file des voitures, toujours. Et ton sourire. Et ceux qui se demandent, ce qu’il y a derrière, le sourire. Il y a mon retard du lundi, du mardi et du jeudi surement aussi. Tes enfants sur des pancartes en carton. Ton lieu là-bas, dans le quartier des chiens blanc et cette façon dont les autres doivent te toiser parfois, un peu de haut. Tes allers-retours sur le bitume. Tes boites empilées sur le côté. Tes habits comme tant de costumes. Tes pas dans la poussière d’ici. Ta langue que tu oublies – tu en parles tellement d’autres aujourd’hui. Tes remarques aux habitués. Le petit peuple silencieux qui remballe sa vie tous les matins. Tes frères et la manière qu’ils ont de rester au fond de quelques ruelles. La nuit qui tombe toujours finalement. La certitude que demain, tu reviendras, la même place, les mêmes lois. Quelque part certainement, la voix d’une mère, il y a longtemps. Est-ce que tu lui dis ? Qu’ici le lundi, le mardi, et le jeudi surement aussi, tes mollets remontent la file des voitures, toujours. Et ton sourire contre les vitres fermées.
Belle description.