Au tout début de ta vie tu étais terrienne. Très vite tes lectures t’ont menée vers des aventures où le vent claquait dans les voiles. La mer était ton horizon secret. Tu as vite appris à manœuvrer sur ton vaurien d’enfance. Rien ne valait les embruns qui fouettaient ton visage grave et heureux. Exister sur l’eau, voilà ce que tu voulais. Flotter dans le ciel rose de l’aurore, retrouver le chemin des goélettes à travers les océans, suivre les sillages des explorateurs légendaires. Et aussi vibrer dans la méchante houle, barrer et faire corps avec ton bateau dans des rafales à 50 nœuds. Mais quelle folie ! Pourquoi risquer ta vie ? Juste pour des montées d’adrénaline ? Tu souris. Difficile de raconter. Tu voudrais expliquer, la terre au loin qui coule et s’éloigne sans regret, tu voudrais décrire la couleur des mers, l’arrivée d’une rafale, les dépressions océaniques, mais aussi les points cardinaux, les cartes météo, les écoutes emmêlées, la grand-voile à l’envers, la drisse brisée à réparer, un ris à prendre, la manivelle de winch à tourner comme une malade. Maintenant tu écris. Tes paroles glissent sur L comme prendre le large, I comme Ile lointaine, B comme barres de flèches, E comme écouter ton bateau, R comme respirer la mer, T comme tempête force 10, E comme encore et toujours suivre les ailes du désir. Tu es une solitaire autour du Monde.
Une « tu » Solitaire en mer, on aurait aimé avoir des bribes de sa vie sur terre qui auraient peut-être mieux ancrées son désir de liberté sur l’eau et pourquoi pas un maillage de ces deux vies (terrestre et maritime) – pardon Martine je suis en train de réécrire le texte – et merci pour le grand large
Merci pour tes remarques Cécile. Oui j’aurais pu rajouter plus d’éléments sur le personnage terrien, lui donner plus de consistance, mais le plus important est sa vie en mer et l’énergie qu’elle y déploie. J’y penserai pour un prochain personnage.