Tu nais à la marée montante sur le quai du port de Pont Aven, tu vis au rythme des repas sautés, des tétés de tes cadets au sein fatigué de ta mère, tu attends le retour des chaluts une fois les nasses pleines, tu tends à ta mère ton trophée, une daurade ramassée entre deux filets – ce soir ce sera festin, tu voudrais juste un sou pour t’acheter un bonbon, un bonbon de rien du tout, l’épicier ne fait plus crédit tant que le père ne sera pas rentré ; le père il est parti, tu ne sais ni où ni pourquoi, tu ne te souviens pas, peut-être mort en mer ou parti à la guerre, à moins que mort à la guerre et parti par la mer, tu es de ton village, tu es de tout au bout de ta terre, tu es du Finistère et tu parles sa langue – à cinq ans, ton unique conquête, qu’il te faudra ravaler.
très vif, et tendre, intéressant, mais j’en voudrais plus, je suis frustrée! Alors ? un peu plus à venir ? Du mordant, du qui picote et qui moque à la finistérienne ? Et cette langue-là peut-être qui claque avec ses accents ironiques et fatalistes, la retrouver peut-être dans un prochain texte ?
Lu d’un seul tenant comme écrit sans doute…
Je visualise la marée, les chaluts, ce pays, l’époque… ça me parle…
et enfin je viens de visiter sur ta page
le temps nous presse et nous oppresse…
bien à toi…