Tu ne manques jamais une occasion de faire le pitre ou une bêtise ce qui a le don d’excéder tes parents.
Ton chien qui vient d’arriver dans ta vie t’accompagne volontiers copiant à l’envi tous tes travers.
Mais tes parents aiment le calme et l’ordre.
Tu pensais être le roi et le maître de ces lieux mais il semblerait que l’aîné chéri n’ait pas été aussi source de joie que prévu.
Tu gênes.
Ton père travaille et quand il rentre ce n’est sûrement pas pour retrouver une maison désordonnée par la suractivité d’un enfant, serait-ce le sien.
Ta mère n’a pas assez de bras pour gérer cette grande maison vide perdue à la lisière du bois. Elle ne conduit pas et se retrouver enfermée avec toi semble être un aperçu de l’enfer. Quand les bras lui manquent ou qu’elle ne veut pas de toi, elle t’enferme.
Ton frère et ta sœur ne sont pas encore là.
Au fil du temps tu apprends à te contrôler mais ce n’est jamais suffisant.
Tu finis toujours dans le placard entravé.
Alors tu cherches à transformer la douleur en autre chose…
Tu apprends à écouter, à mentir, à manipuler, à parler avec de plus en plus d’onctuosité et surtout tu décides de te venger.
De tes parents pas tout de suite car tu ne saurais pas où aller.
Ton père est un taiseux .Séparé de ses parents pendant la Guerre et caché, il continue à se cacher et à cacher toute sa famille : tout signe ostentatoire d’affection ou de religion est proscrit.
Ta mère est dure, sans doute le reflet de sa propre éducation. De son temps, il y avait des bonnes qui s’occupait de tout mais là elle est seule, doublement.
Le lien qui unit ton père à ta mère n’est pas évident.
Tu seras gentil le temps que cela te sert et avec les personnes qui pourront te servir.
Mais qu’elles ne s’avisent pas de vouloir à nouveau te rabaisser où te ramener dans cet état d’impuissance de ton enfance car avec le temps tu vas grandir, beaucoup. Et devenir fort. Tu n’auras pas peur de te servir de tous les moyens nécessaires pour dire que tu existes, quitte à tuer tout ce qui cherche à t’en empêcher.
Bien sûr, tu peux toujours expliquer que ce n’est pas ta faute si tu es comme cela.
Tu apprends à tromper tout le monde, à faire en sorte que l’on s’apitoie sur toi.
Te remettre en question ? Sûrement pas.
Ça c’est bon pour les faibles, et faible tu ne l’es pas.
Tu deviens un hard rocker, tu fais du bruit et tu t’habilles en rocker romantique pour nuancer le tableau et attirer dans tes filets les papillons les plus beaux.
Ta cage dont tu penses avoir la clé a fait de toi un monstre et la beauté empoisonnée de ton premier amour finira d’achever ta transformation.
Gare à qui se pique à ton poison désormais.
Tu deviens séducteur, magicien de tes mots.
Tu n’as pas de limite pour tisser ta toile diabolique et une fois ta prise figée dans tes rets, c’est à petit feu que tu l’épuises entre une dose d’amour et une piqûre de poison.
Les coups que tu ne peux pas donner tu les distilles au goutte-à-goutte en appuyant toujours là où ça fait mal.
J’adore ce portrait tout en nuances
Merci Géraldine !!!
j’ai lu ce texte sans heurt, je l’ai aimé, je l’ai trouvé percutant…
Si l »écriture est tout en nuances, le portrait dressé là est terrifiant…
Merci pour ce moment, Ysa-Lou
Merci à toi Françoise !!!
Chaque phrase est précise. Le film se déroule. Beau texte.
Merci Louise !!!