Lundi 2 août 2021
Aborder le mois du lion dans l’ankylose. Effacer ce jour dans une somnolence subie. Conscience aiguë de l’immobilisme, de l’infécond qui fait long le jour du début. Préfigure du demain ? Qui vient, qui vient, sous l’œil du rien présent.
Dimanche 1er août
Où soulager cette vessie en toute confidentialité ? Marché animé, entre deux averses, spectacle imminent, foule immanente, amis, rires…
Je ne pense qu’à ma vessie pleine et la difficulté de baisser pantalon. L’hésitation s’écrase sous l’envie qui pousse mon corps, résolu, derrière les conteneurs. Pensée pour les habitants des maisons avec vue sur poubelles. Le coup d’œil de la dernière hésitation… Je le baisse. La fête peut commencer.
Samedi 31 juillet 2021
Sensation étouffement. La recherche alimentaire masquée. Le soleil a parcouru l’itinéraire qui restait sur ma peau. Devenue rouge, je ne sais rien. Quand on me signale que j’ai pris des couleurs… Mais, à qui ? Quoi ? Quand ? Et subitement la douleur du coup de l’astre. Quand on en parle, ça fait mal. Vous ne pouviez pas vous taire encore un peu ?
Vendredi 30 juillet 2021
Elle rase ma nuque. ELLE rase MA nuque !! Les cheveux volent, au ralenti, vers le sol. Son cheveu à elle, légèrement violet, ses probables lentilles colorées sur un regard étrange.
Elle a rasé ma nuque. Elle connait mon cou mieux que je ne le connais.
Mais elle, qui est-elle donc ?
Jeudi 29 juillet 2021
La parole sait annuler le corps. Corps qui parle, ne fait plus sens.
Pas même les poings qui massent les épaules.
Le corps se replie tout entier dans la conversation météo avec le masseur.
Il y a, à un moment, dans la banalité du verbe, ce bref rappel du corps qui te dit : « Détends-moi. Relaxe-moi. Ne m’oublie pas… »
La parole efface la conscience du corps. Comment puis-je réfléchir sans corps ? Puis réfléchir en compagnie avec mon corps ? Dois-je abolir la conversation pour faire corps avec mon mental ?
Mercredi 28 juillet 2021
Je ne sais plus. Je ne sais rien. Ai-je dormi ? De cette sieste lourde qui met la main sur moi et me tient à la gorge autant qu’elle le souhaite ? J’ai la forme du canapé. Je ne me relèverai pas. Ou mon corps se redressera avec un dos canapé pour s’effondrer face contre sol sous le poids…
Mardi 27 juillet 2021
Il y avait une route de campagne fleurie qui menait à une autre route, qui ramenait à la première. Combien de fois ai-je fait le tour avant de comprendre et de prendre la troisième route ? Un piège de soleil couchant sur douce sauvagerie des coquelicots m’a cueillie et j’ai tourné, tourné… Oubliant que j’avais pour but de rentrer chez moi rédiger un projet de film… Et voilà que même l’écriture tourne dans les virages des routes de soleil couchant et cueille des coquelicots à défaut de savoir où poser ses mots…
C’est vraiment très beau. Ce festival qui te largue
J’aime beaucoup