Une onde froide. Un frisson intérieur qui chuchote à l’oreille sourde. Les yeux écarquillés ne voient pas, ou par saccades – très lentes – désaccouplées du silence ouaté. L’air est compact, solide. La gorge brûle. Les poumons anhèlent dans un râle inaudible. La bouche bée, incrédule. Tout est en suspens, pulsation vide. Le temps faseye, songeur. L’oreille s’ouvre. Mais la vision d’une phrase refuse d’advenir. Les mots n’affleurent pas à la conscience. Toute volition est mort-née. Alors c’est le corps qui refuse, prend appui sur lui-même, primordial, s’opposant à toute reddition. Brèves et désordonnées, des impulsions fusent et s’aventurent. Des récepteurs s’activent çà et là. Le temps se déplie. L’œil entame son voyage orbital. Une émotion surgit, vive, et féconde le rêve d’un mot. Le rêve d’une main. Le désir d’une main à tenir. La main qui s’accorde – s’accouple – au cœur de la trouée sombre.
Sensation de manquer d’air, de mots pendant un instant indéfini. Et ce désir de main à tenir pour retrouver le réel. Merci
Merci pour cette lecture sensible.
Les mots sont très bien choisis, et leur rythme aussi, pour dire cet impossible, et cet espoir aussi, merci.
Bonjour Laure,
merci pour ce commentaire qui fortifie.