L’impulsion du cœur au meurtre, à prendre, à serrer, à broyer, des fourmillements dans tout le corps prêt, affûté, aiguisé, qui s’oublie tel qu’il est. Le vieux reptile enfoui qui projette tout entier dans une image. Émotions paléolithiques, raison moderne ; rien ne sort, tout reste et ronge
Des tambours qui résonnent dans la cage à faire remonter la glotte jusque dans les nasaux, l’air qui tourbillonne entre le palais et la langue, qui ne suffit pas à oxygéner les segments instables, relâchés en apparence, serrés pourtant, le flux qui passe partout, duodénum, tripes, le corps tout autour, l’hypothèse d’un coup de jus, d’éclair, de feu, d’une impulsion qui démantibulerait le pantin qui veut se projeter plus loin qu’il ne le peut. Le scalp qui se hérisse jusque dans la nuque, les ligaments qui se détendent, prêts à être sollicités, la carcasse qui s’éveille, qui crie de se lever, de se jeter contre, d’enfoncer, de défoncer, de passer à travers jusqu’à passer outre, le visage chaud, froid, chaud, le visage qui appelle à se laver de sang, de viscères, à recevoir un baptême païen, à bouffer le cœur, les yeux, la langue et les couilles, à transpercer, à exercer une telle pression que tout cède, éclate comme la membrane d’un œuf de poisson sous la dent, craque dans un grand ploc comme un raisin sous un croc. Les vertèbres jaillissent, le rouge recouvre tout, les os sur les murs restent coagulés avec les boyaux, les dents, les ongles, les cheveux, et la putain de tocante qui reste là à palpiter comme un membre arraché encore soulevé par le soubresaut des nerfs.
Projections sans réalité, estampe gravée au burin qui ne s’estompe pas.
Animal et fulgurant, à la fois dans la précision du sensible et la confusion des émotions et du mental, terriblement efficace !
Merci beaucoup pour votre commentaire, et désolé de vous répondre aussi tard!
Un bain de sang bénéfique, ça tiraille, ça explose, joyeux éclatement de tripe et de dents. Merci.
Merci beaucoup Marion! Et désolé de prendre seulement le temps de répondre à vos commentaires…
« craque dans un grand ploc comme un raisin sous un croc » plaisir
Encore merci Brigitte!