tempes battent jusque derrière la nuque l’obscurité n’y peut rien. pensées rongées. mâchoire durcie. le temps s’étale. voix blanche — on ne peut pas répéter ça n’a plus de sens. les dents claquent, le corps lourd pourtant tremble jusqu’au flou. les yeux figés le regard se vide. sous les dents, la tendresse de l’intérieur des joues. lèvres brûlées de salive rance. mains gelées. les os comme déjà morts, les os qu’on ne peut pas réchauffer. se laisser tomber sur le sol éprouver la brutalité des pierres, tenter l’oubli. le sang qui renonce jusqu’à la nausée le cœur au bord
après l’inaudible, rester avec la peur, croire que dans le noir ça s’effacera
et me voici main massant la nuque qui veut se pluer en arrière (c’est malin)
bravo Caroline
(je bloque le chemin de la salive rance et du reste 🙂
ah ces migraines, tu sais … merci Brigitte
Difficile de faire plus précis. Si j’osais, je dirais que ce texte est lumineux.
merci pour la lumière du matin, ai tenté cette écoute des sensations, c’est assez prenant
Magnifique texte ! Et la dernière phrase !
Merci Helena, l’impulsion Artaud est d’une sacrée force, ai été un peu paresseuse en me contentant d’un texte, mais faire un livre m’appelle …
« sous les dents, la tendresse de l’intérieur des joues. » la prélever dans ce beau texte cette phrase comme un soupçon de lumière ( sous les dents … la tendresse )
« tenter l’oubli » semblait déjà à l’oeuvre dans votre proposition précédente. Cependant, thaumaturge de la sensation, vous préférez la vie – malgré tout et jusqu’au bord, vous choisissez de croire…
Hâte de vous lire à nouveau.