Tout à coup la limite est atteinte, plus de lumière que le silence et l’oppression.
Tout craque, la pensée arrêtée, réflexion bloquée, tétanisation totale. Avant l’explosion trouver une échappée, pas d’échappée. Le sang afflue au visage, un coup au cerveau comme on dit un coup à l’estomac, attraper une chaise une autre les jeter avec force n’importe où, rien n’arrête rien ne calme, ne peut pas crier hurler je veux hurler, lâche-moi pars l’angoisse monte à la gorge pas ça pas maintenant noooon partir laisser tout, ça n’explose plus , perte de sens le rien s’installe et tout est noir, l’autre est là à côté, il veut, il essaie non pas à lui, pas lui faire ça il est mal, les larmes jaillissent, se coucher par terre plus bouger plus sentir tête dans les bras cette tête imbécile où d’innombrables inquiétude flottent depuis toujours subit un écroulement de l’intérieur plus rien ne tient. Ce n’est pas une déconstruction qui mènerait à un surgissement, pas un interstice par lequel aller plus loin. Mais une répétition en boucle, un blocage grossissant mais éplucher mais disséquer ce qui se passe oui, et puis non, non il n’y a que des pensées incohérentes pas d’image pas de correspondances pas de rêve trop de fatigue laissez-moi tranquilles
La dépression ne vient pas d’un coup, elle s’est installée depuis longtemps, sévère.
Atone, pas de pensées construites, terrassée un blocage complet, rien ne passe plus, une tête vidée. Mais le corps avance pas le choix. Avancer, vidée de tout, c’est quoi ? c’est partir n’importe où, faire n’importe quoi, des folies voudrait, des extrêmes , mais non, le virus de la légèreté n’a jamais été inoculé, ne pas savoir faire suivi de ne plus vouloir; Ce n’est pas un espace d’où émergerait un poème, une vision, une clarté. La peinture de Van Gogh le génie d’Artaud dans leurs surgissements émergeant de leur chaos, c’est leur résistance à ce qui les emporte. Il peut arriver, parfois de frôler ce miracle, du fond d’une détresse absolue, ce merveilleux sentiment de sentir ce que c’est d’être emporté passionnément, ce surgissement qui fait qu’on joue autrement , qu’on met à son insu ce qu’on voudrait développer tout le temps, un moment de grâce très rare où elle a vécu ce que vit Adela, dans «La maison de Bernarda Alba» de Frederico Garcia Lorca dans un unique stage de quatre jours. Encore, alors ? il est possible d’atteindre ce vertigineux de la vie, pas des inventions, des créations venues de nulle part, mais de la vie elle-même, un surgissement d’éclats de beauté. Oh! oui, encore.
Merci Simone, j’aime beaucoup ce jeu des intensités, des pics et des « et puis non », du blocage et de la passion, le fond de la détresse et le surgissement de la beauté.
C’est superbe ce surgissement de la beauté et de la grâce, et les mots qui nous y mènent. Merci