Il n’y a plus d’ainsi dire, plus de gloriole, plus de sel bonimenteur, onde à neutro, ni sangle ni romance – aucune sonde à bien-être – quand la caboche avale le ramage des mers.
Regarde la barque étoffer son astre à paquebot, son reflet mineur sur les alvéoles du cœur, tu rames toujours à raccourci, faire fi du lustre et des gentianes, faire fi des flasques embellies, ton solo de rage et d’asphalte est grand de seul – ne reste à terre.
Tu n’as plus qu’à te tenir sur un œil, sur une ride, un front, une salissure, tenir sur un œil, sur une seule jambe, décroître et plier jusqu’à ramollir et revenir à la charge comme une vague se repeuple du vide, un œil de buse prêt à l’attaque – mais toujours sur la défense, œil faucon des stratosphères, glisse et glisse sans bannière, astronef invisible.
Rapiécé de toute part, ongle écorce venin sourire, estomac flanc superbe, mandibules de foire, rapiécé de tout – il reste la musique désincrustée, cils de lumière sur la peau aérosol, taches de son qui font ce miel dans la rétine, musique de bass, tu es fol avoine pataugeant dans les eaux.
Enfle pour toi le serment d’apocalypse, laisse le joyau des tornades songer au-delà de ton chant, le chœur des lumières dans les bouches arrondies des sculptures, droites comme des yeux levés sur la nef invisible, laisse l’eau qui tourne là te désemplir afin de lisser le corps comme une hélice, tourne la lumière comme la bouche dans le cri qui t’enveloppe, astre d’astronef fulgure et saveur rousse, afin de désemplir l’artifice, errer, grindeguiller à la surface. Tiens-toi prêt.
Sache te courber sur le bastingage qui fuit par-dessus les voiles, et le paysage aboli des hommes, fuyant démolissant, debout l’horloge molle enivrée de chaleur, et là – des deux bras aplanir l’horizon, le sulfure d’océan marbré de bass, et d’en larguer les mauvais coups te fait tenir – sur un seul œil.
L’accablement des temps n’est plus pour toi. L’orage a monté la tente, cirque arc-bouté de sifflantes et de joies, l’orage a son cirque secret pour ta douleur cavale, ta douleur manouche à la sueur de grand cheval, ta volte de sang explose en vaisseau fantôme dans le cerveau, comme l’accident fantôme qui avale les derniers yeux vus, l’orage a monté des bataillons d’onyx du plus loin des îles martyrs, et les cris ont balafré les statuettes et les pierres géantes, la bourrasque des eaux a semé ses gouttes noires, graines du monde sur les fronts d’argile, pépites de grêle, les terres craquellent et se déboîtent de toi, hurlement des grèves, engrais de colère, les pluies dévastantes ont ce froid qui désagrège, mêle-s’y ton froment de solitude, tu sais y faire, chanter la frange des pluies, mêler le suc à l’orgastie, les saules et les fumées, le calme et la genèse, fais dévaster les collines patriotes, cacocendre le fer, le ciment, monte en orgue d’Arménie par-dessus les refuges, les criques les îlots, détruis les viscères de ceux qui cherchent à détruire les îlots, crache à leurs visages, embraise leur bravache, grillade leurs abois, embroche leurs doigts, t’auras plus qu’à pétrir la boue des torrents, humer la nouvelle herbe des cabanes, fabriquer des totems, frotter la main de bois qui recueille le ferment, frotter les mains souffler dessus, un deux trois faucon des cimes, joindre la bouche à la coupelle de tes os, souffler pour faire remonter les épices, et la tempête entrera en transe, vaste par-dessus les toits.
Ton œil fera gercer le dernier pus.