écrire malgré tout
/ j’aurais pu écrire la respiration courte … difficile … le matin au réveil … des boucles de mots sur la certitude d’un échec … sur le temps perdu … les rendez-vous ratés / j’aurais pu écrire les vertiges … l’équilibre en rupture dans la rue … les chutes … le système central détraqué et qui se remet progressivement en place / j’aurais pu écrire encore la respiration en désarroi … le besoin de mots avec les autres … n’importe quel Autre pour remettre de l’humain partout dans mon corps … pour oublier de ne penser qu’à mon corps étouffé … avec un cerveau autocentré en moi et contre moi /
/// j’aurais pu écrire ces luttes ///
j’aurais aussi pu écrire le vide ralenti et rassurant de la non-existence après une perte de conscience programmée
j’aurais pu
J’aime beaucoup la respiration en dérarroi…
Merci beaucoup Elisabeth. C’était difficile pour moi d’écrire à partir de cette proposition, ça remuait trop de négatif.
Tu aurais pu ne rien écrire et puis tu écris. Avec souffle ! Malgré la respiration courte et le corps éprouvé… touché par tes mots et les blessures souterraines qu’ils esquissent.
Merci Camille. Ta lecture fait du bien.
… le corps qui s’absente et cependant ce besoin de « remettre de l’humain » en lui, recouvrer le contact, le toucher par la voix, celle des autres, partager la nôtre – formidable « j’aurais pu »…
Merci beaucoup Christiane. Grâce à ce « j’aurais pu », j’ai réussi à écrire pour cette proposition difficile pour moi.