C’est dans le nid que débute la folie d’Elise, dans le joli petit berceau que l’on avait fait pour elle, un berceau en osier avec des fils de laine et d’électricité, beaucoup d’électricité, ça a même disjoncté par une nuit d’été, comme ça, en pleine journée, ou en pleine nuit. En tout cas il y avait de l’orage, beaucoup d’orage. Les plombs de sa tête ont sauté, fractales en haut, grandes secousses, cris et pleurs d’un bébé apeuré par des plombs qui ont sauté et qui ont court-circuité ce qui lui restait de vie, beaucoup de vie, et d’envie de mourir et d’en finir avec la vie. Ça non elle ne s’en remettra jamais de cette histoire de plombs qui ont sauté dans sa tête et qui ont fait exploser la planète terre, un peu comme une sempiternelle rengaine avec une fin, s’il y a une fin. Non ça on ne saura jamais. Seules les générations futures le sauront. S’il y en a encore d’autres. En tout cas les plombs ont sauté dans sa tête et le circuit a fondu. Tout a fondu, tout est foutu, tout le plastique a coulé dans cette pièce, toute la résine s’est laissée faire. Il n’y avait plus rien d’autre à faire que de la faire taire en la secouant comme la planète terre. Tout a fondu, est descendu, de la fesse à la main, il n’y a qu’un pas, c’est le fruit défendu mon p’tit papa.