Assis au bord du corps, bien loin de ce qui fait équilibre, sans être assis, mais à peine posé sur le bord de ce qui fait corps, au vent battu.
Décomposer ce qui est geste/ Tendre le bras/ Voir la main et les doigts/ Tourner la main/ Les lignes de la paume se plissent/ Se déplissent à plusieurs reprises/ Les doigts se crochètent/ Se referment sur l’intérieur/ Le poing se serre/ Le pouce dit pouce/ L’ongle pointe vers un haut/ Tellement haut qu’on ne peut pas/ La tête est raide et ne tourne pas/ Les yeux droit devant ne fixent que le vide/ Le vide qui est dedans/ Penser à se lever/ On est dedans/ Bouger est lent/ Respirer c’est possible/ Bouger, se lever ça prend encore du temps/ Rester au bord/ Tenir les morceaux de soi/ Le mur est devant/ Les mots regardent/ Basculer le haut du corps vers l’avant ne se peut/ L’étincelle manque/ Il n’y a plus de chemin/ Pas de peau sur le chemin/ Mais le perdu, juste le perdu/ Devant est incertain/ Et la phrase est si lente/ Prendre appui des deux mains/ Pousser la carcasse hors/ Voir le corps aller vers l’avant/ Vers le dehors/ Penser à quoi bon/ Laisser le dehors où il est/ Renoncer/ Rester là/ Au bord
lecture vertigineuse du corps au bord merci Solange
les appuis incertains (mais ce soulagement, ensuite, bien ensuite, ils suffisent encore une fois)