En général, tu viens de dire merci ou bonne journée, bonne soirée, à bientôt alors, je repasserai demain, c’est gentil, ha je suis contente, ça fait plaisir, oui je comprends, je préférais demander, d’accord je vois, vous avez raison, voire c’est pas marrant dites, vous voulez un coup de main, allez courage… des petits groupes de mots prononcés en sortant d’une entrevue, de l’ophtalmo, Pole Emploi, au téléphone, sur le trottoir… à l’adresse de qui tient la porte, te reçoit, te renseigne, te reçoit mal, ne peut pas te renseigner, te regarde farfouiller ton porte-monnaie, te demande si tu te chauffes au gaz, gare son vélo devant la porte du garage, pousse son caddie… des moments qui précèdent la séparation, peut-être l’oubli, les limbes, jamais se recroiser, se regarder, se parler… tu n’as jamais vu l’autre comme un ectoplasme, tu fais des liaisons, un signe de tête, un sourire, une main se lève, tu prononces un mot pour la fin, pour la suite, pour toi pour elle pour lui, pour aujourd’hui, pour demain, pour l’humain, tu es présent… quant vient cet autre petit groupe de mots : y’a pas de souci !
Ha mais si si, justement !
Je vous en prie, au plaisir, avec joie, merci à vous, ce n’est rien, ravie de vous aider, l’honneur est pour moi, ça fait tellement plaisir, si je m’attendais, vous avez éclairé ma journée, j’en suis heureuse, bien aimable, enfin tout, tout, plutôt que le souci, pourquoi le souci, pourquoi diable, on l’a sonné, il se croit où, je n’en peux plus du souci, moi, comme en quatorze, je démarre, avec le souci ! Serai pas le dindon de la farce… j’en ai ma claque… est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo… Y’a pas de souci, y’a pas de souci, garder son sang froid… faire grève… non mais non… à tout bout de champ… treize à la douzaine… y’a pas de souci, y’a pas de souci, entendez-le, de grâce, le mien !
Merci pour tous ces plans B. Je pense heureusement toujours à la fleur. Mais « Pas de souci” avec « Que du bonheur” arrivait quand même en haut de la liste.
De toute façon y’a pas de problème, y’a pas de trouble !
J’ai préféré l’accumulation des situations possibles du premier bloc aux expressions toutes faites à la fin du deuxième qui, me semblent-ils, ralentissent le texte et sa truculence. Une lecture jouissive !
Cécile, merci pour ta remarque, je viens d’élaguer sévèrement les expressions du second bloc, tu as parfaitement raison, c’était lourdingue. Merci pour ta lecture 🙂
Tant mieux si nos lectures/nos remarques aident à progresser… « pas de souci » comme un élagage /effacement de tout ce qui s’est dit auparavant, comme un point final que rien ne viendra supplanter puisqu’il clôt une conversation
Tes corrections apportées à ton deuxième paragraphe doivent être parfaites car beaucoup aimé, la musique est là, on voit très bien ce que tu déclines, excellent rythme
j’ai bien fait de passer plus tard
(pas beaucoup de temps pour lire les autres… j’essaie, je fais le max…)
merci Isabelle!!