on pouvait pas savoir … on peut rien se reprocher … on pouvait pas savoir … on se doutait bien mais … comment on aurait pu imaginer que ç’était ça … on lui a jamais fait de réflexion … on lui a jamais rien demandé … c’est un sujet délicat … même avec son propre fils … on n’a jamais rien demandé … on s’étonnait … parfois, je lui tendais une perche, il ne la saisissait jamais, il riait ou restait de marbre … il disait rien … du coup, je doutais, j’avais peur de me tromper … sûr, tu pouvais pas savoir … on a tous essayé de le protéger, tous, on faisait attention à lui … on voyait bien qu’il était pas comme les autres … tout petit déjà … toi, tu l’appelais le petit prince, t’avais bien compris qu’il venait d’une autre planète, qu’est ce qui t’as pris de te lancer dans ce discours ? devant lui ! j’ai tout de suite vu ses mâchoires se crisper, je te balançais des coups de pieds sous la table, mais t’étais parti ! tes grands discours ! t’as beau jeu maintenant de dire que tu pouvais pas savoir ! on pouvait pas savoir ! tu savais ! … je parlais pas pour lui, c’est des choses qu’on dit comme ça, sans réfléchir, sans penser à mal … tu savais et tu l’as insulté, on savait tous ! et on t’a laissé parler…
du rythme, des cassures, ça progresse, l’émotion gagne, une trace reste. Merci
J’aime beaucoup la cohérence entre les mots dits et non dits et le texte (c’est pas clair mais je sais pas comment dire mieux). On pouvait pas savoir, on sait toujours pas et on ne le dira pas.