Une vaste étendue de champs. C’est une prairie en fait, une prairie en fête pour faire la fête. Prairie noyée de monde dans un hyper monde au super marché de la musique. C’est un festival, un très grand festival. Celui de Centre Bretagne. On doit être en 2003 ou en 2002. Il y a du monde, plein de monde. Elle est seule mais accompagnée par une bande de copains qui n’est pas à elle. Cinq scènes dans ce festival, autant d’écrans géants avec les artistes en gros plans. Autant de villages avec une buvette au milieu. Il y a beaucoup de buvettes et elle a soif. Elle a envie d’un lait fraise ou d’un Perrier et doit ramener de la bière pour la bande de potes qui n’est pas à elle. Elle se lance, s’élance timidement vers la buvette comme à son habitude. Allez vas-y Nénette articule : un Perrier et quatre bières s’il vous plaît. On lui donne ce qu’elle veut. C’est open bar avec de la monnaie de vache. « Allez vas-y crie meuh. Ah non pas mieux. « Vous voulez que je vous aide mademoiselle ? » Mais qui dit ça ? Ah, un grand type brun, il a l’air malin et elle n’est pas très fute fute. « Non merci c’est pas la peine », répond-elle. Elle emmène sa cervoise avec elle et fait une première tournée entre la buvette et la scène. Retour à la buvette. « Vous êtes sûre que vous ne voulez pas que je vous aide ? Non merci c’est pas la peine », dit-elle une nouvelle fois. Il n’a pas l’air de comprendre. Il se répète et elle répète : « non merci c’est pas la peine ». Elle repart avec sa deuxième tournée de cervoise et n’a toujours pas compris ce que voulait ce type. Peut-être voulait il simplement l’aider. « Non merci c’est pas la peine, j’ai pas besoin d’un gamin dans mon lit mais d’un mari. Bon appétit monsieur, je vais voir si je trouve mieux ».