Il fait ne pas très chaud, j’avoue. Oh, mais je ne vous accuse de rien ! Vous savez, je prévois toujours un gilet à cette saison, on ne sait jamais. Je ne veux pas vous donner l’impression de vous reprocher de ne pas nous avoir dit de prévoir aussi des vêtements un peu plus chauds, vous ne pouvez pas pensez à nous prévenir pour tout. C’est vrai, j’avoue. Ah mais non, je ne voulais pas vous faire sentir mal à l’aise, c’est juste qu’on prend toujours un pull, une petite laine, quand on va à l’extérieur à cette saison. Les nuits sont fraîches, j’avoue. Oh non, mais ça ce n’est pas votre faute ! Ce sont les changements de saisons, les cycles lunaires, la physique des astres, tous ces bazars. Ça, je n’y suis pour rien, j’avoue. Bien sûr que non, vous n’y êtes pour rien, tout le monde sait ça, tout le monde s’adapte, ce n’est pas votre faute si les gens sont parfois inconséquents et ne prévoient pas de gilet. J’avoue. Ne vous mettez pas dans cet état-là ! De toute façon, j’avais prévu un gilet dans ma valise ! Vous n’avez commis aucune faute, et quand bien même ce n’est pas très grave d’omettre de signaler que les nuits sont fraîches, c’est normal à cette saison ! J’avoue. Mais arrêtez à la fin ! Puisque je vous dis que ce n’est pas grave ! Je prenais juste mon gilet, je ne voulais pas vous soumettre à la Question ! Je ne suis quand même pas Bernardo Gui ou Torquemada ! Ce n’est pas l’Inquisition espagnole ! Si j’avais su que vous vous sentiez tellement coupable, je me serais abstenu. J’avoue. Et bien je l’enlève, là ! J’enlève mon gilet, il fait très bon, je n’ai pas besoin de mettre mon gilet après tout, il fait peut-être un peu plus frais, mais je ne suis pas en sucre ! J’avoue. Comment ça, vous avouez que je ne suis pas en sucre ? Et bien c’est vrai, vous avez raison, je ne suis pas en sucre, je suis de chair et d’os, comme la plupart des gens, ce n’est pas un aveu, ça ! Dites-moi, vous avouez beaucoup, tout de même ! Vous vous sentez responsable de beaucoup de choses que vous pensez cacher ! Comme si vous portiez secrètement le poids du monde sur vos épaules ! Mais détendez-vous, respirez ! Vous vous sentez coupable de quoi exactement ? D’être né du pêché ? Mais bon, ça, comme tout un chacun si je me rappelle bien mon catéchisme, mais on peut voir la vie autrement. On peut aussi considérer que vous n’êtes pour rien dans votre venue au monde. J’avoue. Ah vous voyez ! Vous avouez que vous en bavez pour rien ! Vos aveux sont un peu galvaudés si vous voulez mon avis ! J’avoue. Écoutez, c’est sans fin, cette histoire ! Vous allez même jusqu’à vous avilir à avouer que vous aveux sont galvaudés ! Je vous laisse vous morfondre avec ce que vous avez à avouer, mon vieux ! Je n’avais aucune intention de vous vilipendez. Si vous tenez autant à vous voir vil et veule, c’est votre problème après tout ! Je prends mon gilet et je vais me coucher ! Bonne nuit ! Il commence à se faire tard, j’avoue.