Gâteau mousseux, vaporeux, blancheur neigeuse, vagues crémeuses. LE gâteau. Tradition, recette de famille, depuis…mettons…trois générations. Cela ne remonte pas trop loin, mais c’est bien ancré. Gâteau d’anniversaire tout en rond décoré de bougies, de Smarties, de couleurs, de gaité, bûche de Noël en forme de cake couvert de copeaux de chocolat et de pères Noël, gâteau surprise simplement par gourmandise en offrande à des amis
Sur la table de cuisine : boudoirs, œufs, sucre, beurre, vanille, poudre de noisettes, du lait pour tremper les boudoirs. Dans le moule : une couche de boudoirs, une couche de crème, boudoirs, crème, boudoirs, crème, boudoirs. Une nuit au froid, bien tassé, bien serré. Ce n’est pas compliqué, il faut juste s’y prendre à l’avance. Y penser. En avoir envie. Ou pas, mais si c’est un anniversaire, on est bien obligé, c’est la tradition. Et le lendemain, avant de servir, habiller avec de la Chantilly. Beaucoup de Chantilly. Crème liquide d’une blancheur neigeuse battue longtemps, aérée, montée avec légèreté. Bien en couvrir les côtés, les caresser avec une spatule. Bien bomber sur le dessus, mettre une belle couche blanche, et créer des vagues avec un couteau à scie. C’est gagné, il ne reste que le décor à fignoler
La table de fête est dressée, le gâteau mousseux arrive, présenté sur un plat de porcelaine blanche, porté amoureusement par la cuisinière, en fait la mère, c’est toujours la mère, mère nourricière, mère pâtissière, veilleuse des traditions s’il le faut, après il n’y a plus personne, peut-être un livre, et encore, qui travaille avec un livre de cuisine aujourd’hui ?… ils sont tous sur ipad et compagnie à découvrir de nouvelles recettes, à créer de nouvelles traditions…Donc, le gâteau au manteau neigeux arrive, attendu, applaudi, les yeux caressent, la langue salive, le palais se prépare à déguster, le gâteau est une fête, on n’a pas compté les calories, et pourtant il est léger, léger, les boudoirs ont fondu, la crème est vaporeuse, elle glisse sur la langue, réveille les papilles, c’est sucré, tendre, une douceur éphémère, ça appelle une tasse de café ou une coupe de champagne pour accompagner…
Cette pâtisserie portait le nom d’un prince hongrois, depuis un réveillon mémorable de la Saint Sylvestre dans des paysages ventés sous la neige, c’est devenu le gâteau Tourmente sur l’Aubrac