La bonne cuisine française / Marie-Claude Bisson. 859 p. C’est presque autant que le Petit Robert d’Alain Rey. 859 pages, encore plus de recettes pour n’en retenir, au final, qu’une bonne dizaine. Toujours les mêmes, les plats copieux et les desserts roboratifs. Le pot-au-feu, le fameux plat trois-en-un, ou plutôt deux-en-un puisqu’elle, la mère, esquive le hachis parmentier pour ne retenir que la viande et les légumes bouillis, et le fameux bouillon au vermicelle. Le bouillon que l’on fait congeler car, on ne sait jamais, ça peut toujours resservir. Le bouillon au vermicelle que l’on mange en faisant du bruit, des grands slurps, à la manière des Chinois et des Japonais pour un plat qui leur ressemble. Des plats qui mijotent sous pression dans la cocotte minute. Des plats traditionnels, pour les bonnes petites familles modèles qui se retrouvent autour de la table devant la télévision. Viande bouillie aussi avec la poule au pot, servie avec son riz, gluant et trop cuit, du riz que renierait assurément le bon roi Henri. Du riz qui ne sert pas au bœuf bourguignon, le must des must, le plat qui mijote, celui-là, dans la cocotte, et pas minute, avec des carottes et des pommes de terre. Interdit, le riz. Osso bucco, veau marengo, les plats un peu à l’italienne qui plaisent à la mamma. On en laisse un peu sur les doigts, de la sauce tomate, ou à la commissure des lèvres. Plats réussis, avec leurs lots d’os à moelle dont certains se régalent. Les quiches, pour la reine des quiches, l’entrée du dimanche qui se mange aussi en plat le soir en semaine. Toujours une réussite, les quiches, certainement due à une ascendance vaguement lorraine. Mais on y met quand même du fromage. Pâte brisée qui sert à faire la tarte aux pommes, pour ceux qui sont très tarte, et autant de beurre, de farine, de sucre et d’œufs pour ceux qui carburent au quatre-quart. Il y a le riz au lait, beurk. Et les haricots verts. Beurk aussi. La petite fille préfère les tomates et les betteraves parce qu’elles sont rouges comme le bifteck sans frites mais avec de la purée et son volcan de beurre cuit. Mais pas la salade. Elle n’aime pas la salade. Elle n’aime pas les pommes non plus, à part les Winter Banana qui tombent du pommier dans le jardin. Dans le jardin, il y a les fraises que l’on mange à même la terre, et les framboises que l’on picore à même le buisson, tout comme les cerises qui, parfois, sont pleines de vers. Fruits et légumes du jardin, pour cocottes, cocottes minutes et maintenant robots connectés avec soupes qui sont autant connectées pour celleux qui, ainsi désinhibés, sont de bon.nes ménager.es ou cuisinier.es. On mange on mange on mange. On ingère on ingère on ingère. Mais est-ce qu’on digère ?