Un souffle
Premier, originel.
Un diaphragme se soulève tout près mais pas là juste derrière ce rideau qui chuchote contre la pulpe des doigts, derrière l’air se déplace palpable contre le voile, il précède
Une voix
sait où elle va, transperce ce qui sépare. Elle n’a rien du tonnerre lui fait trembler ce qui l’entoure non elle, se dépose dans l’oreille qui l’accueille fruit mûr, gorgée de soleil, son jus c’est sa note légère, elle doit aimer chanter, de temps en temps, pour elle rien qu’elle, elle s’arrête
Un bruit
De pas la voix approche un bruissement le rideau se fronce une main peut-être non la voix
prend son temps mais n’hésite pas, elle sourit laisse venir des mots ou des sons des voyelles
s’envolent, pour guide invisible
Une respiration
D’une autre langue, inconnue psalmodie, un tempo s’invite une basse profonde colonne d’air imprime pulsations au rideau soulevé retombé soulevé retombé une voix qui dessine le voile de courbes vocales
Un claquement
Deux mains non une langue en son palais s’arque et pousse des mots timides dans le monde c’est cela cette voix, certaine mais timide, un tremblement infime là quand elle reprend sa vigueur encore le souffle vertical revient monte la vague ondulation
Trois pas non trois coups
De talons cognent le sol
Du bois ça résonne ça propage ça vient jusqu’ici glisse sous le voile
La voix
Gagne en puissance la peau et le rideau tremble un trait aigu est venu, harponne l’oreille déclenche une accélération de la voix des sons et des mots une phrase un mot revient et revient lui cogne à son tour
La voix s’emballe les talons frappent encore le voile bruisse de mains qui caressent comme bruit de fond souligne les accents comme virages comme la voix bifurque dessine un monde de mots aigus de sons brefs puis s‘étalent forment paysage, une syllabe pour colline, une phrase pour cieux, consonne pour terre
La voix chante ou dit ou crie peu importe elle imprègne tout, autour tout écoute retient ce qui peut être saisi, une intensité, un souffle,
Un silence
La voix l’habite même lui,
En échos qu’elle laisse planer tout autour
Une voix et un souffle.
Rebecca, tu as fais les exercices avant de t’enregistrer ? Tu parlais lundi de ce que tu entendais ne pas varier quand tu t’écoutais malgré ce que tu essayais de faire varier, entends-tu là, dans cet enregistrement là, tout ce que ça a fait changer ? C’est stupéfiant, c’est ta voix mais on aurait levé un voi(le) – non ce n’est pas ça – plutôt l’inverse – on aurait toutes les voi(les), y compris les grandes voi(les) graves, car ce sont de beaux graves et amplitude qui sont apparus, et pour nos oreilles un magnifique résultat de pleine présence.A ne pas lâcher, tu vas aller où tu veux d’ici peu, c’est sûr !
Merci Catherine,
Ton message est encourageant 🙂 J’avais fait quelques exercices (le brrrrr, le « cul de poule ») et j’ai aussi un nouveau micro… 😉