L’embarcation fend l’eau dans un bruissement léger. Tout autour, le silence. On dirait que l’absence de bruit agrandit l’espace. C’est calme, à part quelques sons lointains. Un avion caché par les nuages, des camions sur une route égarée quelque part, tous deux sont un ronronnement indistinct et sourd. Le bruit des rames qui pénètrent l’eau, elles y entrent et en sortent en rythme. Bruit de métal qui cogne dans les dames de nage. C’est une musique gravée dans sa tête, une chanson en trois temps qui s’accélère imperceptiblement, avec l’élan. Roulements du siège à coulisse qui avance et recule. Suivre son partenaire, les yeux fixés sur sa nuque. Fondre sa respiration avec la sienne. Tout à coup, les feuilles des arbres frémissent, le vent circule dans les branches, éveille les oiseaux. Le bruit d’une aile qui claque avec l’envol, le clapotis de l’eau lors de l’atterrissage. Piaillement d’une poule d’eau, gorge ouverte au ciel, elle plonge brusquement son cou dans l’eau. Alors que plus rien ne bouge, le bateau glisse embrassant le rythme des rameurs, leur souffle dans l’effort.
Fusion des hommes et de la nature dans un effort silencieux. Les sons créent également du visuel. J’aime beaucoup.
Merci Martine de votre lecture et vos commentaires.