D’ici l’éboulement continu de l’eau sans oscillation. Des blocs d’eau l’un après l’autre en chute continuelle et maintenant sans cris tu dis. Ce que tu peux de toi la bouche vers le bas une voix basse de dégoût. Des syllabes se détachent percutent le mur en arrière de moi et se plantent dans la nuque. Crissements jusque dans la mâchoire aux dents scellées je broute et avale. Sifflement suintant dans les tempes c’est dans les graviers des bruits en soubresauts qui effondrent tes mots le regard vers la porte. Rien ne vient par là et deux merles se disputent encore dans les sauts de cailloux jetés. Le briquet sur la table envoyé dans le froissement de ton pull et le glissement de tes chaussettes sur le carrelage. Je ne te vois plus déjà et c’est ton corps entier derrière moi silencieux sauf ta respiration déraillée dans les talons des chaussures durs à enfiler trop pliés jusque là. Si je me retourne je peux. Je peux me concentrer sur la voix rythmée artificiellement de la radio familière de l’inconnue égrène en accentuations et phrasé déroulé des mots que je ne comprends pas. Le soupir du talon enfilé la porte enclenchée refermée sec et de tes pas de plus en plus sourd dans les graviers juste un craquement ténu du parquet quand je vois les miettes encore là.
Belle évocation matinale, rythmée et toute tendue de bruissements.
Merci pour ce texte !
Merci pour votre retour et de la tension entendue/lue.
Votre texte très fort fait vraiment vivre la situation par les sons. C’est très réussi.
Bonjour, merci pour votre retour.