Au hammam, voix de femmes qui s’élèvent de l’intimité des corps qui se parlent. Voix qui se transforment en sons et se propagent le long des murs aux couleurs passées des plafonds concaves. Brouhaha de confessions intimes au milieu de bruits d’eau jetée sur le sol. Les sons tissés de leurs conversations se transforment en nuées de notes qui se percutent aux murs de l’espace clos et retombent en chuchotements à la surface des corps qui reposent sur le marbre chaud et mouillé. Ce gromelo informe est à lui seul l’essence d’un voile protecteur et doux. S’abandonner à ce suintement de mots émanant des corps qui se relâchent et s’accordent en un orchestre de douceurs féminines, tissus de vibrations qui emportent hors de soi dans ce monde, pas si imaginaire, où la parole secrète des femmes soignent et portent le monde. Ici, cette parole, elles se la donnent à elles-mêmes.
J’aime ces voix de femmes qui prennent corps. On ressent bien l’humidité du hammam et le lâcher-prise qui l’habite.
Oh merci !