timbre-poste : le cadre c’est la rouille, la dent du temps, dedans à plat le flanc de la colline, les taches alignées des oliviers, encastré le ciel dans le tiers resté, d’autres cadres, aux côtés, nuances de gras, d’opaque, enfilade de filtres, puis la tranchée en trapèze de l’embrasure, le tuf et les trainées de salpêtre comme sperme mais de qui, en arrière tu n’as que la lenteur pour aller dans le vaste, le vide, la pièce est longue, une ligne de livres en hauteur, les tranches accueillent la poussière en nuages lourds, passé le seuil à l’aveugle, tout est vu depuis la pièce sans fenêtre, debout, laisser se déposer, se disperser, s’évanouir, les muscles ne tendent plus rien, devenir roseau traversé par un souffle et touché par un vent presque imperceptible qui dit la peau, les yeux fermés, percevoir l’air arrêté par les murs, puis au-delà de la main droite le drame en théâtre et de la gauche le froid allongé du couloir, savoir les veines d’eau souterraines cariant les fondations qui céderont dans quarante ans, porter la courbure de la rue, chaque maison sous le doigt, le massif de l’éperon sur lequel repose le village pesant dans le gras de la panse, prendre les forêts de l’alentour en bouche, les limites fondent, tout devient plus dansant, près l’aimée lointaine, celle avec laquelle il n’y a pas de mots, des temps perdus pour un instant se manifestent, sans distinction avec les futurs