Les lignes tournoient et les couleurs se mêlent. Le vertige.
Mon père me demande : « tu le vois ? ». Je me concentre pour faire l’appoint. Un petit personnage perdu sur sa barque au milieu des oscillations de l’eau. Une parka verte. Une canne. Un pêcheur.
A mon tour : « La fille en jaune !». Il l’a trouvé, assise sur un petit rectangle, sous les peupliers dénudés. Une chevelure rousse sur un manteau coloré. Un point coloré au milieu de la neige.
La foule est comme une nuée d’insectes qui s’agglutinent sous nos pieds. « Et lui ? tu le vois ? ». Il y un enfant qui tire le pantalon de sa mère, son doigt pointé vers la chenille.
« Trouve le chien ! ». Au bout de la jetée, il a effectivement un chien. Devant lui des canards. Ils se moquent de lui, il ne sait surement pas nager.
J’aime ce jeu, les personnages se définissent par une action, une couleur particulière. On ne les entend pas. Il n’y a que le brouhaha de la fête foraine. La musique grinçante des attractions. La Grande roue reprend sa ronde. Le jeu est terminé.