A contre-courant, tous les jours je longe ce bras à l’endroit où il forme deux coudes. Je ralentis le pas. L’onde sonore des clapotis irrigue une partition abstraite continue qui afflue dans ma tête, sans toutefois s’imposer. Je l’écoute doucement. Le remous palpitant s’étire, ralentit le temps, disperse les humeurs dans mon corps. Je regarde la surface. Une peau fine se déforme en ridules concentriques qui exercent sur le reflet du ciel très bleu et des arbres très verts, des ondulations continues et des moires vibrionnantes. De l’autre côté de la berge un jardin idéal, deux carrés potagers, une cabane, une poignée d’arbres fruitiers, et un hamac nonchalant. Le saule pleureur frissonne. Le cours d’eau ruisselle sur ma peau d’une agréable fraîcheur.
L’eau donnée d’abord par le son et cela étonne. On se dit, je n’y avais pas pensé. Des moires vibrionnantes, le texte à dire avec la bouche, répéter pour le plaisir de prononcer cette association si juste visuellement. dDsperse les humeurs de mon corps… Bref et beau. Et on l’aura en livre…
j’adore le rythme donné par « les sons de l’eau »… tout cela est très cinématographique, l’image, animée, et le son… joli !