Il y avait le silence et puis la voix est apparu qui a créé un autre silence, remplaçant le premier. Un silence plus lourd, épais, étouffant,chargé d’alarme comme un ciel qui va tonner. La voix a attrapé l’enfant comme une main qui se ferme et l’a tiré à elle, l’engloutissant tout entier. Elle disait son nom. Son esprit et son corps se sont raidit. C’eut put être une invite, une promesse, une douceur mais non, ça n’était jamais cela, venant de cette voix là, authentifiée dans la seconde. Un claquement dans les consonnes, une angoisse agressive, tapie dedans, même plus conscientisée tant imprégnée et un crochet d’acier, lancé avec une précision parfaite, qui se plante dans le cœur. A mesure que la voix parle, l’enfant sent son corps s’engourdir, s’anesthésier, sa respiration se bloque et c’est seulement lorsque la voix se tait qu’il peut relâcher son souffle. Comme il le lui a été demandé, il se lève et descend dîner. Peut être, s’il a de la chance, mâcheront ils plus qu’ils ne parleront, ce soir.
Oppressante cette voix. Et puis cette histoire de mâche à la fin… Mais attention car l’ogre ne mange pas : il dévore. J’ai pensé à L’orgre de Jacques Chessex aussi. Merci Laurent. J’irai lire ton pdf
formidable !