Avant-jour d’idée dans la masse noire d’obsidienne où glissent les tentatives de se regrouper.
Obsession de faire corps… un trou noir à la place du cerveau avale chaque bribe de pensée, le cœur enfle jusqu’à déborder dans ses veines de confusion. Ça fait mal.
Pas de mouvement possible, paralysie des membres, paralysie du mental, paralysie des émotions, je suis sur un nuage et je m’observe. Impression paisible du dehors sans dedans. Mais dedans, ça se bat, je n’ai pas encore rendu les armes.
Saisir un lambeau de sensation, l’arrimer avec force au bord du trou noir, lutter contre la force centripète, bander tous ses muscles alors que l’on n’est qu’une chiffe molle et tenter d’émettre un son, juste un son.
Riper et riper encore sur le bord du gouffre, tomber et tomber inexorablement longtemps, très longtemps. Se dissoudre dans un magma de douleurs sans flashes. Chercher le cerveau et ne jamais le trouver…
Et soudain, le cœur explose, feux d’artifice désordonnés dans tout le corps, jusque dans les orteils, tordus, raidis et tordus encore. Fulgurance, la pierre d’obsidienne fuse, telle une météorite, déchire et transperce les chairs… m’arrachant un cri.
Enfin !
Oui, beau ce texte.
Je ne connaissais pas l’obsidienne! Ce texte nous tient en haleine avant de la découvrir…enfin. C’est très bien rendu
Merci pour ces impressions très fortes. Ce trou noir qui arrache et s’arrache de soi, c’est saisissant.
Merci à toutes pour vos commentaires.
Pour ce qui est de l’obsidienne, c’est en lisant le commentaire de Bernadette que je me suis souvenue des Aztèques qui utilisaient la pierre d’obsidienne comme un couteau pour les sacrifices humains : le chaman plongeait dans la poitrine du sacrifié le couteau d’obsidienne et en sortait le cœur. Et fallait alimenter le soleil pour qui renouvelle sa course tous les matins.
C’est cette réminiscence qui m’a éclairée sur le pourquoi de l’obsidienne dans mon texte… qui transperce les chairs.
Une part d’inconscient que la consigne a permis de révéler ?
J’aime bien l’idée du lambeau de sensation arrimé au bord du trou noir. Et l’obsidienne qui tranche et délivre, c’est vraiment beau.