#P4 )o(

Tu arrives face à un inconnu et « … » foin de péroraison « … » rien à dire « … » rien à dire qui vaille le coup « … » instant suspendu « … » attente fébrile « … » tu persistes dans ton mutisme « … » il va se passer quelque chose « … » quoi ? « … » n’est-ce pas pourtant une forme d’entregent ? « … » on n’est jamais tout à fait muet, insignifiant « … » tout le corps qui parle « … » regard nuancé, sudation temporale, frémissement des rides d’expression, oreille dressée, corps tendu vers l’écoute de l’inconnu « … » mille façons de dire « … » langue pendue, pâteuse, engourdie, ensommeillée, amorphe ? un aphte, un chicot douloureux ? « … » tout bonnement pas envie de « … » plutôt que de dire n’importe quoi, sans-queue-ni-tête, par convention, pour meubler, remplir le vide « … » la gêne d’être là, tout nu devant l’autre, la nudité indécente de son visage « … » les joues ces fesses rebondies, la bouche ce sphincter « … » pourquoi pensez-vous que logorrhée soit si proche de diarrhée ? « … » vous pensez ? « … » ça ne parle pas un cul « … » ooohh ! « … » quelque chose va advenir, c’est sûr « … » tu le sais intimement « … » tu sais que ça partira de lui « … » un évitement gêné ou son poing dans la « … » mais pourquoi persister ? « … » ultime subversion « … » ça finira mal ! « … » éclat de l’arcade, chairs tuméfiées, l’humeur chaude et visqueuse qui se répand « … » rendre gorge, la tête sur le billot « … » taisez-vous ! « … » le monde tournerait plus rond sans, au bord du trou, de la bouche charnue et gluante de la carpe « … » )o(