Toufik Barzakh est né le 1er mai 1965 à Marrakech (Maroc) d’un père marocain entrepreneur et d’une mère franco-irlandaise bibliothécaire. Il est gestionnaire de projets culturels. Sa carrière est un condensé de l’évolution des politiques culturelles en France.
Biographie
Toufik Barzahk arrive en France alors qu’il à deux ans. Sa famille s’installe à Lyon où son père est chauffeur de bus et sa mère professeur particulier d’anglais. Ses parents se sont rencontrés sur la plage d’Essaouira alors qu’ils étaient étudiants.
Il fait ses études à l’EnSSIb, et pratique un temps comme bibliothécaire dans une maison des jeunes et de la culture de Saint-Fons qui vient d’ouvrir et apparaît comme un fleuron de la politique culturelle de la banlieue lyonnaise où il apprécie particulièrement l’animation de l’équipe de bénévoles.
Attiré par le théâtre et la musique, il s’essaie à la profession d’acteur et de musicien, mais trouve vraiment sa voie dans la gestion de projets culturels; il se forme et obtient un master de gestion des projets culturels à Lyon 2. En 2000, à quarante ans, il fonde un festival associatif qui aura une grande renommée et qu’il dirigera pendant 20 ans. Lâché par les financements de la région puis de la métropole de Lyon, achevé par la pandémie qui porte une grave atteinte aux manifestations culturelles, il doit se reconvertir et trouve un emploi de responsable du pôle culturel et festif d’un modeste village de la métropole. Il n’abandonne pas pour autant ses projets d’envergure, fait réaliser de gros investissements dans les équipements existants et pousse la municipalité à devenir co-productrice de spectacles de théâtre et de musique.
Vie privée
Marié avec une actrice rencontrée lors d’un festival où elle était bénévole, il a deux filles ; ils divorcent rapidement. Son ex-épouse trouve la mort dans des circonstances non élucidées.
De nombreuses accusations de harcèlement le poursuivent sans jamais donner lieu à plainte ou à condamnation #metoo. Il en garde une grande méfiance à l’égard des femmes et des collectifs constitués qui rend son management distant et prudent. Il sait toutefois conserver des soutiens solides dans le monde de la culture et dispose d’un réseau important.
Il est décoré de l’ordre national du mérite en 2020.
Il garde des liens forts avec le Maroc de son père et l’Irlande de sa mère.
S’il n’a jamais subi d’attaques homophobes ou de racisme antimusulman, il est certain que ses origines et son look ont été tour à tour un atout, une protection, puis une gêne.
Oeuvre
Son grand œuvre est incontestablement le festival de l’intermonde (al-Barzakh) qu’il a créé et dirigé pendant seize ans. Il le voulait comme un ouverture à un autre imaginaire et à d’autres cultures.
Sa fin de carrière est rendue difficile dans les années 2020 par le déclin de la petite bourgeoisie culturelle, avide de manifestations et grande fournisseuse de bénévoles très soutenue par les autorités municipales. Son remplacement par une bourgeoisie économique, plus tournée vers les spectacles d’humour, de magie ou de cirque que vers les textes et les mises en scène. Il est alors devenu organisateur de One man ou woman schow, de bals folks et du festival terre de Mystères.
Ses difficultés avec l’équipe de bénévoles de la bibliothèque municipale dont il a la charge confirment ses préventions managériales. Il tente de les résoudre en leur imposant une charte du bénévole en bibliothèque votée par le conseil municipal, mais reçue comme un acte directif et attentatoire à leur intégrité de collaborateur du service public.
Malgré son adhésion à l’association des directeurs des affaires culturelles et de nombreuses associations mémorielles, il peine à faire valoir sa mission et n’est pas reconnu dans le réseau des bibliothécaires professionnelles.
Il participait à la rédaction d’un ouvrage collectif « la sensation de soif » (titre provisoire) retraçant les itinéraires d’une pluralité de directeurs d’action culturelle sous la direction de Rima Abdul-Malak, alors ministre de la Culture. La nomination de Rachida Dati a, semble-t-il, mis fin au projet.
Il prépare aujourd’hui une autobiographie avec un membre de l’association Bisographicus. Biographie très attendue à une époque où le mangement et l’administration des équipes et des équipements est en crise sous le feu des transformations politiques, des enjeux financiers et d’une relative désaffection du public traditionnel.
Pour l’intermonde, merci Danièle.
merci, c’est Mohamed Amer Mezziane mon inspirateur
braco Danièle, vous et lui, vous vous en sortez bien (le méritez)
Merci Brigitte, juste des sujets qui me préoccupent en ce moment.