Biographie
Naissance à Cracovie en mai 1921.
Enfance
Abandonné par sa mère inconnue. à la porte d’un couvent.
Laideur inexprimable.
Casimir Batowski le déclare son fils, prénom Zbigniew.
Ecole élémentaire catholique Stanislas Kazimierczyk jusqu’à 12 ans. Maltraité pour ses traits hideux, sa forte pilosité. Puissant, combatif, défend les plus faibles.
Père bûcheron, charbonnier, l’emmène en forêt.
Zbigniew se sent chez lui au contact de la nature, des plantes, des animaux.
Apprend la flûte avec le maître Syrinski, charme son entourage en improvisant des mélodies inspirées par le chant des oiseaux.
L’émigration vers la Champagne
La France manque de main d’œuvre, embauche en Europe.
1933, Casimir recruté comme forestier-charbonnier en forêt de Fontainebleau, puis en Champagne.
Emmène son fils.
Scolarisé, à l’école du village, Zbigniew apprend très vite la langue.
Doublement ostracisé par ses camarades, Polack ; laid comme un bouc.
Accompagne son père au travail ; la forêt cache sa laideur, son côté hirsute.
Les forestiers, charbonniers, souvent noirs de suie, le considèrent très vite comme un des leurs.
A 16 ans, obtient son certificat d’études.
Apprenti à l’usine Maison aux Riceys (Aube)
Apprend la ferronnerie d’art, depuis la forge jusqu’au travail en finesse du façonnage.
Repéré pour sa grande habileté, désigné compagnon.
Part faire son tour de France en 1938.
Vie privée
Aout 1939, mort de Casimir Batowski, enterré aux Riceys (Aube).
Carrière
Zbigniew revenu en Champagne. Devient responsable de la forge à l’usine Maison.
Envoyé à New-York pour entretien de la statue de la Liberté dont une partie vient de l’usine Maison.
Surpris aux E.U. par le déclenchement de la guerre.
Chirurgie esthétique, modification du visage ; échec total, tentative de suicide.
Retour en France en mai 1940.
La guerre
Engagé à 19 ans, participe à la campagne de France.
Fait prisonnier près de Sedan,
Déclare être agriculteur, embauché dans une ferme près de Dusseldorf.
Evasion en 1942.
Rejoint le maquis de Grancey en 1943
Participe à toutes les actions de résistance jusqu’en aout 1944.
Sauve la vie du major américain Cavendish parachuté près de Mussy /Seine
Décoré par le commandant Moncalm (médaille de la résistance)
Vie privée.
Zbigniew Batowski épouse Marie-Jeanne Virey le 6 juin 1945.
Responsable des études à l’usine Maison.
Septembre 1947, naissance de Christian et Yanouch, Batowski, jumeaux, baptisés aux Riceys.
1949, voyage à Baltimore chez le Colonel Cavendish. Reçu en héros par la municipalité de Severna Park.
Achète quelques vignes en appellation champagne dès les années 50, plante des cépages Pinot et Chardonnay.
1957, premier millésime commercialisé
1972, nouvelle chirurgie esthétique, réussite totale, visage affiné, yeux débridés, crâne arrondi.
1980 retraite anticipée des établissements Maison (en difficultés), se consacre à ses vignes.
Commercialise en direct son champagne avec ses fils.
Participe, avec Gilles François °° à un ouvrage didactique et historique sur le champagne de l’Aube °°°
2002 Entre à l’EHPAD des Riceys (Aube).
8 Mars 2012 Décès à l’EHPAD des Riceys, enterré au cimetière de Ricey-Haute-Rive.
Le sculpteur Hermes Prades°°°°, ancien compagnon des Etablissements Maison exécute une curieuse stèle à l’effigie de Pan Batowski. Représente le Pan hirsute qu’il a connu dans les années cinquante.
Notes
°° Gilles François, essayiste, vigneron, chercheur, pataphysicien
°°° 700 questions sur le champagne
°°°° Hermès Prades, sculpteur, historien, spécialiste histoire locale et mythologie grecque.
Sur une idée soufflée par JL Chovelon
(https://fr.wiktionary.org/wiki/Zbigniew : composé de zbyć et de gniew, littéralement « qui ôte la colère ». Je me suis demandé comment prononcer Zbigniew… ) Ce que j’aime dans cette fiche c’est l’air qui la traverse et qui ouvre l’imaginaire
Merci Nathalie
JMG