#Nouvelle#01Un peu de méthode

Classer

La première distinction entre eux concerne les langues. Ici, la majorité des livres est en Français, une minorité en Anglais, quelques uns en Espagnol, un petit nombre en Suédois ; j’ai conservé quelques auteurs latins, Virgile, Lucrèce, César. Un Xénophon d’origine inconnue fit une brève apparition.

Premier problème, comment mélanger les méthodes (au sens large) de langues étrangères avec les textes littéraires de ces mêmes langues ?

Dans une langue donnée, j’ai déterminé environ 9 catégories de genres différents, dans l’ordre décroissant de quantités :

Roman : sous catégories, policiers, historiques, récits, nouvelles, contes

Poésie 

Théâtre 

Philosophie 

Essais et documents

Usuels : sous-catégories, dictionnaires, sciences naturelles, bricolage, cuisine

Correspondances d’écrivains

Biographies

Enfants

Je tenais là un point de départ solide…

Ranger

En verticale, sur les rayonnages couvrant les murs.

A l’horizontale, sur des tables et casiers divers.

Je distinguai :

Murs du salon (3)

Mur chambre n°1

Mur chambre n°2

Mur chambre n°3

Palier étage.

Tables et casiers un peu partout.

Il ne me restait qu’à croiser ces données dans un tableau. J’avais une longue expérience des tableaux, matrices et autres visuels demandés par mon travail pendant quarante ans. Naïveté des naïvetés !

Il manquait une règle d’ordre, je choisis l’alphabétique d’auteur.

Lulu exigea une distinction entre auteurs et « autrices ». Horreur, on vérifiait la ( !) vieille règle statistique des 80/20. Cela donnait à penser. Qu’en conclure pour correspondances, voire biographies ? séparer par sexe d’écrivain, de rédacteur (trice) ?

En outre les formats incompatibles avec des rayonnages réguliers continuent de s’opposer à la règle alphabétique, comment juxtaposer un Verne en Hetzel et un Vian en Folio ?

Je me dis qu’il fallait démarrer, que la vie de la bibliothèque apporterait des réponses.

Vivre (faire).

Agir sur sa bibliothèque.

Assembler de nouveaux rayonnages pour,

  • ranger un nouveau venu
  • trouver celui dont on a un besoin pressant
  • ranger celui qu’on vient de nous rendre
  • créer une nouvelle catégorie
  • rassembler deux sous-catégories
  • déplacer les divers « horizontaux »

car la bibliothèque vit de ces déplacements constants, d’une table au bureau, d’un chevet à un tapis au pied d’un fauteuil, d’un casier à une boîte à gants d’automobile, d’un pupitre à musique au retour vers la place assignée ; toutes localisations à durée variable en fonction des autres activités du moment. De même que dans la mémoire du McIntosh j’ai une rubrique « en cours » où je stocke des bribes de toute sorte pour les oublier ou les reprendre à ma guise, les livres semblent parfois vivre leur vie propre comme pour mieux nous surprendre ou nous décevoir (par leur absence).

De plus, j’ai découvert que les livres se reproduisent par scissiparité ( plus il y en a, plus il en vient), parfois clonage (souvent racheté le même), par appétit. Si la lecture est une forme de dévoration, l’acquisition de nouveaux livres est donc la simple recherche d’une satiété bien entendu jamais atteinte ; à moins d’y voir une forme de quête d’un Graal pour le plus grand plaisir des éditeurs.

N.B. Ce texte comporte une annexe sous forme de tableau EXCEL qui refuse obstinément d’entrer en l’état dans la page…