dehors c’est l’hiver encore le soleil de février éclabousse les couloirs du lycée où se balancent les portes coupe-feu nous quittons le bal de l’atelier vidéo dans les couloirs la lumière d’un samedi pâle et froid sentir le trouble jambes molles c’est peut-être de revenir sur les lieux comme on entre dans un secret tu portes un lourd manteau de laine brune le soleil éclabousse encore chauffe le lainage tu t’es appuyé contre le mur je me suis glissée dans le manteau je me suis glissée contre toi nous sommes restés debout nous sommes restés immobiles longtemps l’un contre l’autre dans la lumière dans février pâle nos souffles en un seul puis dans la réserve capharnaüm un tube de gouache bleu outremer bleu Klein je veux jouer avec la couleur du tube ouvert surgit l’odeur de la couleur du bleu outremer je sens encore l’odeur de métal mouillé la peinture sur les doigts avons nous peints avec nos doigts je veux laver le bleu dans les toilettes pour filles en ouvrant le robinet c’est un concert de cuivres les instruments résonnent dans les toilettes nous tournons encore le robinet pour accorder les cuivres les mains bleues sous l’eau froide la peinture s’éloigne en tourbillons sur l’email abimé j’ai soif je bois la bouche au robinet je fais mine de vouloir t’arroser avec l’eau froide qui se balade d’une joue à l’autre mais je ris alors je bois encore je m’approche de toi je fais glisser l’eau fraîche de ma bouche à la tienne nous nous embrassons mains fraîches contre peaux tièdes nous sommes restés
comme je disais à Philippe : bien de vous lire en écho, tous les deux ! c’est un beau cadeau doux par ce matin frisquet (en tout cas : fait frisquet par chez moi !). belle journée à tous les deux !
Ah mais comment fais-tu, toujours là, lecture attentive, mots justes, merci !
très beau cet outremer, ces cuivres chantants, cette tendresse…
Merci Catherine, un instant fondateur, il y a fort longtemps.
Exercice réussi !
oui et oui
et non nous ne nous découragerons pas… pour le moment c’est ce que dit Vincent
… la valse et l’écho de la valse 🙂
Oui ! C’est beau, mais c’est beau !