1 – De l’art de ranger sa bibliothèque
01 De l’art de ranger sa bibliothèque
Elle ne sait que faire de sa bibliothèque. Elle ne sait pas si elle doit la garder ou l’éliminer. Elle avait déjà fait place nette mais depuis, elle a fait quelques emplettes. Mais qu’est-ce que c’est que cette manie de lire des livres ? Autant dire que sa bibliothèque est en pagaille. C’est un grand n’importe quoi. Il n’y a aucun ordre dans cette bibliothèque-là. Cinq étagères pourvues de livres à profusion. Elle n’a pas tout lu dans cette bibliothèque-là, loin s’en faut. Elle ne lit que de la littérature, de la poésie, des romans, des livres de stylistique qu’elle n’a jamais ouverts, des livres d’art et de la bande dessinée. Les étagères du bas sont plutôt dégarnies. Les trois étagères du haut sont plutôt bien remplies. Elle n’a pas envisagé de ranger sa bibliothèque. Elle laisse les livres se côtoyer au petit bonheur la chance. Après tout, elle n’est pas bibliothécaire. Il n’y a pas de raison d’emballer ou de déballer sa bibliothèque. Elle n’a aucune raison de la ranger non plus. Elle veut se laisser emporter par le hasard de ses lectures. Elle aime les romans, un peu moins la poésie. Sa bibliothèque est de style shabby chic. Elle est blanche pour ne pas voir la poussière s’accumuler dessus. Penser à ne rien déranger du fatras qui s’accumule depuis des mois. Une petite table ronde accueille quelques livres qui devraient originellement se trouver sur la bibliothèque. Garder ses livres ou s’en séparer ? Elle ne sait que choisir. Cette place que tient ce meuble dans sa vie prend une telle importance qu’elle a, a priori, envie de s’en débarrasser. Pour faire place nette et tout recommencer ? Pour faire de la place dans sa tête à de la nouveauté ? Ne plus lire ou relire pour pouvoir écrire ? Peut-être un peu de tout cela à la fois. Et peut-être aussi pour éviter à ses héritiers de devoir s’en débarrasser. Elle préfère prendre les devants. Qui de mieux qu’elle pour recaser tous ses bébés dont personne, elle en est à peu près persuadée, ne voudrait ? Toujours est-il que pour l’instant elle ne s’en n’est pas encore débarrassée et qu’elle ne veut absolument pas y toucher. Elle ne souhaite tout simplement pas y mettre de l’ordre en trouvant un faux argument : y mettre de l’ordre y apporterait moins de vie. Est-ce que des livres en travers des étagères apportent plus de vie à la bibliothèque ?
Cette bibliothèque, c’est un mausolée. Elle a tout sanctuarisé sur ce meuble avec une blague à tabac illustrée d’une mappemonde, une boite en faïence tunisienne bleue, verte et blanche qui renferme des bonbons, une pipe à haschich inusitée et un petit pot à lait décoratif en zinc. Se débarrasser de cette bibliothèque, ce serait aussi se débarrasser de ces journaux intimes de cet écrivain qu’elle collectionne depuis plus de vingt ans. Ce serait se débarrasser de cette vie qui a pris forme sous ses yeux, dans sa tête et au bout de son esprit qui ne perdrait pas une miette d’autres bribes de vie comme celle-ci. Elle n’a pas envie de perdre cela. Elle n’a pas envie de refaire sa vie. Elle a juste besoin d’un peu de nouveauté pour faire de la place à une autre réalité.
#02 improbables librairies
Place du 18 octobre 1870
Elle achète très peu de livres. Elle préfère les emprunter. C’est une question de budget. A Châteaudun, il y a la librairie de l’enfance et la librairie de l’âge adulte. Deux univers distincts. Celle de l’enfance est une librairie-papeterie et correspond à la lecture scolaire. On allait chez Charbonnel dans les années 80. C’était une librairie-papeterie, donc, et elle se souvient que l’on venait y acheter un lot de papier Canson. On y achetait tous les livres pour le lycée. Il était mieux achalandé pour la papeterie que pour la librairie. Il fallait parfois attendre des semaines avant d’avoir le livre qui avait été commandé. Elle ne se souvient pas qu’on y allait pour acheter ses livres de jeunesse. Pour cela, on allait à la bibliothèque. Elle se souvient que Charbonnel et ses deux vendeuses étaient trop hésitants, pas assez sûrs d’eux. Ils tatillonnaient. Charbonnel aimait beaucoup la bière. On le voyait fréquemment en terrasse au café du Commerce, la brasserie à côté de sa librairie, un verre de bière devant lui. Il préparait la mise en bière de sa librairie qui a disparu au début des années 90, à l’heure de la retraite pour Charbonnel.
Rue de la république
Il y avait aussi une Maison de la presse dans la rue de la République qui était tenue par un couple, monsieur et madame Champagne. Les Champagne étaient très accueillants. Ils vendaient certains livres scolaires eux aussi et toute la presse magazine. Il y avait beaucoup de choix et beaucoup trop de politesse pour être totalement honnête. Monsieur et madame Champagne étaient très affables, peut-être un peu trop. Mais il y avait un grand choix de presse magazine et quelques best-sellers qui se vendaient bien. On y achetait aussi des livres scolaires, ceux que l’on ne commandait pas chez Charbonnel. Elle se rappelle avoir acheté La Terre de Zola chez les Champagne. Les commandes du collège étaient pour les Champagne, celles du lycée pour Charbonnel. Elle a acheté les Mots de Sartre chez Charbonnel ainsi que Moderato Cantabile de Marguerite Duras. Chez les Champagne, il y a eu La vie d’un simple d’Emile Guillaumin et un digest de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo de l’Ecole des loisirs. Tout était très organisé et bien réparti.
Rue Jean-Moulin
En 2024, elle va depuis vingt ans à la Librairie du coin. Une appellation bien commune et désuète mais toujours est-il que chacune de ses boutiques s’est toujours trouvée à l’angle d’une rue. Elle a bougé trois fois de place. Trois boutiques différentes avec les mêmes gérantes. Bon accueil, bon choix. L’avantage, c’est qu’on peut commander et qu’on a une remise lorsqu’on ouvre un compte de fidélité. Sobriété et efficacité. Elle y va aussi pour les cartes postales et les marque-pages. Au fond, le fonds de cette librairie l’indiffère plutôt. ’
Elle y va parce que c’est le seul commerce de centre-ville qu’on ait envie de garder. Les avis sur Google sont unanimes. La librairie est grande pour une petite ville comme Châteaudun. Elle doit faire 100 m². Un rayon littérature, un rayon poches, un rayon poésie, un rayon documentaire, un rayon jeunesse et un rayon young adult. Un univers accueillant avec du vert anis au sol et des étagères noires pour présenter ces livres. Des cubes mobiles avec des livres dessus disposés à plat pour les nouveautés. Et une vitrine qui se la joue à rallonge avec trois coins différents, un pour la jeunesse et deux autres pour les adultes, de l’événementiel et du saisonnier. Que dire des libraires ? Trois femmes et un homme. C’est l’homme qui est le plus jeune. Il a des joues encore enfantines et pose sur Instagram avec ses acteurs de séries préférés. Une femme qui assume la comptabilité, c’est la plus âgée. Une femme d’une cinquantaine d’années avec les cheveux courts qui travaille là à temps partiel. Et une libraire, la gérante, qui a la petite quarantaine et qui assure les conseils avec beaucoup d’acuité et de vivacité. Tous ont les cheveux courts, et même très courts. Il suffit d’un petit mot dans Messenger pour que la commande soit passée. Rapidité. Efficience. Assurance.
#03 l’île des choses perdues
Elle en a perdu des choses. Des choses infimes qui passent aux oubliettes. Et puis il y a les pertes qui empêchent. Deux peluches d’abord au plus jeune âge : un ours en peluche particulièrement crasseux surnommé ninnin. Et un éléphant jaune surnommé babar. A chaque fois, à deux années de différences, de gros pleurs et cet amer regret de la perte qui laisse un vide sans solution de substitution. Des gros chagrins qui laissent inconsolable de ces doudous réconfortants qui remplaçaient les parents. Puis il y a eu ce carnet offert pour y mettre toutes les pensées tristes qui passaient par la tête. Complètement égaré celui-là. Elle a bien essayé de le retrouver pour y voir ce qu’elle y mettait du haut de ses huit ans, des mots du genre papillon, papa, maman et Amie. Elle ne se rappelle plus si elle avait rempli ce carnet à l’effigie de Sarah Kay. Ce n’est pas une énorme perte mais maintenant qu’elle est adulte et même entre deux âges, elle aimerait bien repartir à la rencontre de l’enfant qu’elle était. Elle a décidé qu’elle se remettrait à fouiller sa chambre d’enfant. Elle ira regarder dans le secrétaire.
Il lui manque Un bon petit diable dans sa bibliothèque d’enfant. Elle a les aventures de Sophie de la Comtesse de Ségur mais il lui manque les aventures de la mère Mac Miche. Elle aimerait bien remettre la main sur cette histoire qui lui avait fait un fort effet lorsqu’elle avait huit ou neuf ans, encore plus que les aventures de la petite Sophie à laquelle elle s’était pourtant identifiée. Elle avait pleuré aux malheurs d’Un bon petit diable, plus encore qu’aux malheurs de Sophie.
Elle a perdu deux manuscrits. L’un était sur une clé USB sur laquelle elle n’arrive pas à remettre la main dessus. L’autre était sur un CD envoyé à un inconnu comme une bouteille à la mer. Elle aimerait bien remettre la main dessus tant ces deux pertes lui semblent irréparables. Elle ne se sent pas capable de les réécrire ou de refaire la même histoire sous un œil différent. Elle aimerait revenir en arrière et se voir écrire ces deux manuscrits avec son inexpérience d’il y a vingt ans. Elle était plus fraîche et moins malade. Elle avait un œil neuf. Aujourd’hui, elle est lasse et fatiguée. Elle a l’impression d’avoir tout vu sans avoir rien vécu. Deux pertes irréparables tant elle aimerait relire ces deux histoires pour revoir son moi d’il y a vingt ans et d’il y a trois ans.
Il lui manque un disque de Zend Avesta. Elle n’est pas persuadée que cet artiste continue à produire des musiques mais il se trouve qu’il y a presque trente ans, elle avait apprécié le premier opus de ce musicien sorti de nulle part. Une musique qui l’avait enivrée et qu’elle aimerait réécouter. Peut-être faudrait-il se mettre sur les plateformes de téléchargement légal ou sur youtube pour retrouver tout simplement ce premier album. Elle n’écoute plus de musique depuis quatre ans. Peut-être que cet album lui permettrait de renouer avec cet art qu’elle a oublié. Ecouter de la musique l’agace quand même un brin mais peut-être retrouverait-elle l’engouement des débuts en retrouvant les premiers riffs de Zend Avesta.
Elle aimerait retrouver les livres de poésie qu’un ami avait écrits et lui avait offerts. Elle ne les avait pas lus il y a plus de vingt-cinq ans. Maintenant qu’elle lit de la poésie et qu’elle en écrit, elle est curieuse de savoir comment cet ami écrivait lui aussi. Elle a bien essayé de les retrouver, elle ne sait pas ce qu’elle a fait de ces recueils de poésie qui venaient des Hautes-Pyrénées. Cet ami est aujourd’hui décédé. Jamais elle ne pourra lire ses vers et sa prose. Elle ne sait pas ce qu’elle a fait de ces biens qui ne sont pas précieux mais qui auraient pu être porteurs d’indices sur la personnalité de celui qui a écrit. Mais à quoi bon peut-être maintenant qu’il est mort ?
Il y a aussi ce chargeur de batterie de son appareil-photo, un Lumix qui lui manque pour faire de belles photos. Elle aimerait faire des vidéos. Fatalement, si son Lumix n’a plus de batterie, elle aura du mal à prendre des photos. C’est pour ceci qu’elle se rabat sur son téléphone portable, plus simple et plus direct pour partager des photos.
#04 le livre perdu et oublié
Un bon petit diable, elle se rappelle à peine de l’histoire. Elle sait encore que c’est l’histoire d’un gamin orphelin maltraité par sa cousine. Mais là n’est pas la question. Elle se rappelle que ce livre perdu et oublié était de la même collection que son livre de contes des frères Grimm qu’elle possède toujours. Le dos du livre était rose. La couverture était illustrée avec la tête d’un gamin qui sortait d’une fenêtre. Un bon petit diable était édité par Dargaud Jeunesse alors que sa collection des aventures de Sophie était éditée par Garnier Flammarion, la collection rouge et or. Son livre d’Un bon petit diable lui avait été offert à Noël par sa tante, comme son recueil de contes des frères Grimm. Sa tante savait qu’elle aimait lire. A sept ans, elle avait une toute petite bibliothèque et elle relisait toujours les mêmes histoires avant de s’endormir. C’étaient des histoires à se faire peur. Elle avait donc du mal à trouver le sommeil. Un bon petit diable l’avait fait beaucoup pleurer. C’est tout ce dont elle se rappelle.
#05 La reine des lectrices
Elle n’a jamais su depuis quand elle avait ce livre d’Alan Bennett dans son armoire à livres. Toujours est-il qu’un jour, elle a mis la main dessus et que ça l’avait un peu crucifiée à cause du titre. La reine des lectrices, titre peu banal pour une situation banale pour elle. Elle adorait autant lire que la Queen Elizabeth qui se met à la lecture avec frénésie grâce à un petit employé de Buckhingham Palace. Oh, elle ne s’est pas identifiée mais il y avait ce je ne sais quoi de particulier dans lequel elle aurait pu se reconnaître.
Elle ne sait fichtrement pas où elle a pu se procurer ce livre. Il était en compagnie d’autres, inconnus à son bataillon. Elle s’est longuement posé la question de l’acte d’achat de ce livre. C’était un livre d’occasion. Se l’était-elle procuré à la bourse aux livres du Secours populaire ? Elle penche plutôt pour cette solution. Mais comment se fait-il que ce livre se soit retrouvé dans cette armoire pendant tant d’années sans qu’elle ne s’en soit rendue compte que maintenant ? Il était à côté du Dictionnaire des gros mots. Encore un mystère dans sa vie solitaire. Elle ne savait que faire de ce livre qu’elle avait dû acheter un euro. Elle avait dû être attirée par son titre, comme dans 80% de ses achats livresques. La plupart du temps, elle achetait ses livres au titre. Le nom de l’auteur avait aussi son importance dans l’acte d’achat mais l’achat au titre était le plus fréquent.
Évidemment, une fois qu’elle l’a eu en main, elle a lu ce livre qui n’avait rien de désagréable. C’est une histoire drôle qui lui a fait passer un agréable moment en compagnie de la Queen Elizabeth, fraîchement convertie à la lecture. Rien de transcendant toutefois, ce qui allait amener la question de l’avenir de ce livre dans sa bibliothèque. Elle a décidé de faire du ménage dans ses armoires. Que faire alors de La reine des lectrices d’Alan Bennett ? Allait-elle l’offrir à quelqu’un ? Allait-elle le revendre sur Vinted ? Elle a préféré la troisième option : elle allait le déposer dans la boîte à livres de son village. Mais elle voulait s’assurer de sa traçabilité. Elle voulait savoir entre quelles mains il allait tomber. Elle a choisi de laisser un mot dans le livre, libre au futur détenteur de se plier à cette demande de traçabilité. Elle alla déposer ce livre dans une des deux boîtes à livres du village. La plus petite, la plus passante, celle qui est installée sur la place de l’église. Elle avait juste laissé un post it demandant au futur détenteur de laisser son nom et le post it à l’intérieur de la boîte à livres. Elle déposa donc son butin dans la boîte à livres et attendit sur le banc qu’une personne se manifeste. Rien pendant les deux heures qu’elle passa à surveiller la boîte à livres. Elle n’a vu personne passer, juste des Car Rémi traverser le bourg et d’innombrables voitures passer sans s’arrêter. Pas un seul client pour la Poste qui se trouve à proximité. Deux ou trois clientes pour la coiffeuse qui officie dans le bourg. Un troupeau de sportifs à vélo qui est passé devant la place de l’église mais personne ne s’arrêta à la boîte à livres. La reine des lectrices était coincé entre deux exemplaires de la sélection du Reader’s digest. Il y avait Croc Blanc de Jack London et Le Château des oliviers de Frédérique Hébrard. Elle espérait que son livre ferait la différence. Au bout de deux heures, elle décida de retourner déjeuner chez elle dans le haut du village avec la ferme intention de revenir vers 13h30.
Elle déjeuna et repartit se poster sur le banc à proximité de la boîte à livres. Elle y resta une bonne partie de l’après-midi. Il faisait beau. Nous étions le 13 avril 2024. Elle avait pris un livre avec elle. Il y avait quelques promeneurs. Certains se sont arrêtés à la boîte à livres sans pour autant prendre de document. Lorsqu’elle aperçut Bernard Bourrelier, son ancien prof d’anglais encore plus précieux que la reine d’Angleterre. Il s’arrêta tout net devant la boîte à livres et la fouilla pendant dix bonnes minutes. Il était accompagné de sa femme anorexique qui le regardait faire son manège. Puis il prit un seul livre, La reine des lectrices, sans pour autant laisser sa trace sur le post it qu’elle avait laissé dans le livre. Il la reconnut et lui dit bonjour. Il prit de ses nouvelles et lui montra son livre. « je ne sais pas ce que ça vaut mais c’est sûrement à l’humour très british » « certainement, répondit-elle mais je ne connais pas ce livre. Vous m’en direz des nouvelles » « je vous le passerai. Peut-être que je le passerai à mon voisin, Bertrand Ashkénazy. Il aime les livres anglais. On verra plus tard. « je ne suis pas pressée. Je n’aime pas trop la littérature anglaise, » avoua-t-elle.
Chacun rentra chez soi. Elle, sans le livre et Bernard Bourrelier avec La reine des lectrices. Elle ne sut pas ce qu’il en fit. En tout état de cause, il en fit lecture à sa femme. Devant son engouement, il en fit des enregistrements pour la Bibliothèque sonore dont il était président. La reine des lectrices allait donc se retrouver audible et dupliqué à dix exemplaires. Il avait éprouvé un plaisir certain à lire ce livre, prenant l’accent british quand il le fallait. Puis il apporta le roman à son voisin Bertrand Ashkénazy qui se croyait habiter le Perche. Le retraité jeta un œil sur ce livre et le laissa à l’entrée de son étable à chèvre, sur un tabouret. Quelques jours plus tard, il laissa dans la boîte a livres le post it qu’elle avait laissé dans le livre. Quand elle alla chercher de la lecture, elle remarqua tout de suite le post it rose. Il y était écrit : mangé par la chèvre de Bertrand Ashkenazy.