Des racines grises sur la même toile que des mèches qui, elles, n’ont pas encore perdu leur teinture, des cheveux secs tenus en arrière par un élastique sans fantaisie. Le reste du visage de la femme qui marche est absorbé par un fil tendu sur le trottoir.
En son for intérieur : une forêt vierge, libre en tous sens, de la canopée aux plus humides des profondeurs, des sapajous, des colibris topaze, des orchidées. Au pied d’un hévéa, une bague qu’elle a perdue.
Le pavé va m’avaler, je vais m’enfoncer dans le bitume, disparaître dans les catacombes, cata-combes, cata-combes, cata-combles, cata-sombres, sombres. Peur d’une ombre qui me mettrait le couteau à la gorge. La rue, la rue me poursuit. Si je me retournais, les grands blocs s’abattraient, les pylônes et même les abris. M’enfoncer. À la nuit, demander asile.