Un seau bleu pour la douche et le filet à se gratter la peau est à cheval sur le bord. On s’active là, il y a du balayage de sol au faisceau de nervures séchées. Provenance de brousse, pas forcément lointaine.
Un seau vert pour la douche et, tout à côté la boite à savon qui fut autrefois boite à concentré de tomate. Savon d’arachide, provenance de brousse, pas tout près. L’espace est calme, désert, intrigant. Pourtant, si le seau est là, personne n’est à la douche…
Un seau rouge pour la douche et de la buée qui se forme sur la paroi extérieure car il y a, tout à côté, un fourneau à braises où bouillonne une théière en émail bleu. Le soleil se reflète sur un suwer du mur arrière, illumine le seau et contribue peut-être à sa façon à la formation de la buée. En tout cas, on sait qu’on est dans une grande ville du Sénégal où on aime décorer les pièces avec des miroirs ornés qu’on appelle suwer…
Extraordinaires – tout le bas du visage travaille en sourdine, évocations comme coffrets en racine de Thuya, jaune à profusion, visions, réel dépoussiéré par le soleil, les odeurs démultipliées par ce guet. Grand merci pour le voyage
Grand merci pour ce commentaire… en mode tchang ? Et grand merci pour le voyage gagné par l’invitation à lire Le monde tchang, où j’ai reçu l’ivresse de tout ce qui y entre en mélange visuel, sonore… et encore…
Beau voyage, merci
Ah, c’est chouette d’imaginer Buster Keaton en voyage dans cette ville où je joue à faire se rencontrer Ndar/St-Louis-du-Sénégal et Dakar… Depuis la grille, il verrait tout cela… Un film à faire !
Un régal dans la sobriété et le dépaysement . Le suwer comme élément d’élégance et de décor vient redoubler les couleurs animales et végétales d’une brousse où la douche n’est pas permise à moins d’y créer une cabane forteresse où le feu pourrait repousser les habitants légitimes, ce qui est dangereux et destructeur. La poussière et la boue intermittente des pistes donne aux corps la fierté de l’embellissement festif qui passe par la purification et l’onction aquatique (eau précieuse vitale). Je pense aux personnages de Ousman SOW – Grand Merci pour ce texte. http://www.ousmanesow.com/mac/index.htm
Eh oui et moi je viens de lire le texte où les lettres M-E-L-O-D-I-E se disposent verticalement et cela me fait prendre conscience que j’ai imaginé sans me le dire pour mon propre texte une disposition plutôt horizontale… comme une salle où seraient disposées les sculptures d’Ousmane Sow… qui est justement l’un des personnages d’Afrikib, mon chantier d’écriture actuel (et presque déjà passé)… Que de rencontres !
Belle musique et j’adore le choix de l’espace et l’animation de la scène par des objets.