Mur beige, construction de pierre et de terre, chaux et ciment (il faudrait demander précisément), toit oblique de briques sous une ligne parfaite de ciel bleu. En haut à gauche, une fenêtre aux volets ajourés pour laisser passer l’air et la lumière, traits de soleil, de biais, qui font des formes à l’intérieur, contre les murs blancs ou la tapisserie. Au rez-de-chaussée, dans l’alignement strictement, une porte aux vitres cassées depuis des lustres, recouvertes de planches de bois, avec une palette en travers pour faire obstruction, dissuader toute intrusion. Ici commence l’escalier pour monter vers la porte d’entrée au premier étage, sur le côté droit – jeu de regard, haut, bas, gauche, droite. Dix marches bordées d’une double barre de fer pour se tenir ou ne pas choir, revêtues d’un carrelage facile à nettoyer – la boue, les cailloux pris dans les godasses. La porte d’entrée, encore assez solide, donne sur la cuisine. On habite à l’étage. Ou on y habitait. Ce n’est pas rien : la main de l’homme a fait cela, un abri, en silence, transparence, invisibilité. Sous la porte d’entrée, incrustée dans la cage d’escalier, une fenêtre verticale donne dans la remise, où l’on conserve au frais (où l’on a conservé) les denrées, les bouteilles. Devant la maison, un banc de bois, juxtaposition de lames verticales et soutien de fer forgé, pour voir l’horizon, s’il y avait une âme. Les hommes sont partis, bâtisseurs, habitants. D’autres reviendront, pour franchir les murs du dehors au dedans, et les bancs – s’asseoir là et regarder l’horizon, le soleil comme il va.
merci pour tous les murs et tous les maçons, de cette extrême attention
quelques hommages… merci à vous !
… que la maison tient bon dans le souvenir aussi !
Belle mise en abîme que vous faites, d’une maison à l’abri dans la mémoire-refuge