C’est la première scène qui accroche. Quatre pages virtuoses, un décor, quatre personnages. On a leurs noms, leurs surnoms, et eux, pendant que nous on lit, ils discutent et jouent aux dominos. C’est MA scène préférée, presque une scène de cinéma, totalement visuelle et joyeuse. Oui, c’est la joie qui domine, quatre anars réjouissants de mauvaise foi. Une scène comme chez Tarantino, des héros bavards qui causent, causent. C’est à cette scène là que je reviens tout le temps. Un coup de mou, hop départ pour ce premier chapitre. Envie de faire entendre un texte magique à quelqu’un, je m’embarque dans une lecture à voix haute, écoute qui voudra. De toute façon, ce qui compte, c’est le jeu, le scénario qui s’ébauche là, prêt à se déployer. Quatre premières pages, détachées du reste du bouquin, plus usées que la suite, pourtant lue et relue aussi. Certes, c’est une traduction, et alors ? Le voyage n’en est que plus beau, car on y est. Moiteur, chaleur du café forcément art déco, tropiques rétro.