Eau, tu nourris les mers, lacs, étangs, fleuves, rivières et cascades, tu recouvres toujours plus les terres — tu participes à la délivrance, la naissance, juste après les rencontres cosmiques et sensuelles des corps — tu rends les yeux humides dans un corps déjà gorgé d’eau où tout flotte alourdissant parfois la démarche— tu es calme ou tumultueuse, tu définis les formes de ceux qui t’approchent — tu creuses, lacères, dépèces les montagnes, façonnes des gorges escarpées puis tu t’étales sur ton lit de fraîcheur et de mouvement perpétuel, accueilles truites et saumons puis rejoins la mer et te dilues dans cette immensité — Faire escale dans ta lumière vitale et se laisser emporter dans la barque d’encre bleue de ses propres rêves et du fond secret de tes énigmes et de ta mémoire.
Autant d’états et de visages de l’eau. On voyage avec toi dans les gorges déchiquetées, on regarde l’eau, on flotte, on voit les poissons frayer…
Fraîcheur et énigme…