L’osier qui grince quand je gigote. Ma tête contre le coton blanc tout doux. L’éléphant ne teinte plus mais a toujours la même odeur. Soupir rassuré.
Changement de vitesse, frein moteur. Odeur du tissu, rayures imprimées sur ma joue. Nuit dehors, lumières blafardes et jaunies de l’éclairage public. Réveil cotonneux.
Chambre au soleil levant qui réchauffe les draps, embrase les murs, embrasse le bois. Les nœuds noircis dansent sur les lattes, laissant sur leur chemin une trace ligneuse. Chaleur.
Frottement des archets sur les cordes. Je sombre dans le siège bleu mousseux à strapontin. Amerrissage inopiné sur l’opportune épaule maternelle. Aucune vague. Parfait.
Tac à tac. Tac à tac. Bord gauche du front collé à la vitre. Chaleur grasse. Ouverture des portes : Pasteur. Retour en soi. Tac à tac. Tac à tac. Freinage : Montparnasse. Agitation. Sursaut au-dehors.
La pluie tape sur la toile. Ça s’accélère, ça ruisselle au-dessus et autour. La toile tient, l’excitation tambourine et les membranes frémissent au vent. Moi, immobile.
La couette orange mouchetée de peinture. Elle bouge dans le miroir quand je replie les genoux. La bibliothèque au bois rouge forme une tête de lit multicolore.
Toutes vitres ouvertes, matelas banquette fatigué. L’odeur de la forêt transpirante traverse la clairière. Les moustiques pour compagnons de lutte. Ils piquent sans y penser. Peu importe.
Voilage blanc gonflé effleure ma peau. Etendue douce des draps m’enveloppent. Plafond de voile ondulée. Mon lit est un nuage dans lequel j’abrite mes rêves.
Mes cheveux étalés, odeur de shampoing, air tempéré qui enfle mes poumons. Je flotte sur mon lac intérieur. Ondes à la surface. Ocres en profondeur.
merci pour ces Métamorphoses qui m’inspirent et m’invitent à prolonger mon propre écrit
Tant mieux si cela peut vous inspirer… et merci!
J’aime bien ces métamorphoses par petites touches qui finissent par grandir.