Difficile, impossible de faire un choix. Alors j’ai fait une liste d’auteurs pour finalement, ne garder que ceux qui ont, par dessus leurs différences, un même parfum : celui du rêve, du merveilleux, du nécessaire à mes yeux.
Après coup, un vertige à constater cette constante : enfance/os à ronger et cette passerelle entre des auteurs à priori aussi différents que Lewis Carroll et Samuel Beckett. A les lire, j’ai la même sensation. Celle d’être invitée à la table de l’innocence feinte, de la recherche d’identité qu’elle se présente sous une forme luxuriante ou sous celle du dépouillement extrême de la langue.« L’homme ne possède que ses images » a dit quelqu’un dont j’ai oublié le nom.
L’histoire du petit chat. Je ne me souviens que de la couverture de l’album rangé dans le placard et auquel je revenais sans cesse. Aucun souvenir de l’histoire racontée, des illustrations. Mais une émotion forte qui me pousse encore sur les marchés de bouquinistes à retrouver ce chaton. Bien-sûr, pas de titre ou d’auteur en mémoire.
Peter Pan (J.M. Barrie) a été longtemps mon fiancé. Il a le pouvoir de s’envoler et sait s’occuper des enfants perdus.
Shosha (I. Bashevis Singer) ce personnage féminin, naïf et pur évolue parmi les croyances de la communauté juive polonaise. Foisonnement des histoires. Immersion dans l’Histoire. Poésie.
Le Livre de l’hospitalité (E. Jabès). parce-qu’il faut en choisir un. Lire quelques lignes, c’est à chaque fois, me poser dans une enigme. Ou une évidence.
Les lluminations (A. Rimbaud). Profusion et Fulgurance des images. Elles sont vivantes.
Petite prose (R. Walser) parce-qu’il faut en choisir un. Truculence des situations, facétie du personnage. Ecriture ciselée-simple. Efficacité.
Le Roi du bois (P. Michon) parce-qu’il faut en choisir un. Un style haute-couture du verbe. Je bois du petit lait.
Le Ravissement de Lol V. Stein (M. Duras) Pour la musique, la note Duras et les envoûtements qu’elle me procure.
Le Funambule (J. Genet) La figure de l’artiste, de son art. Une invitation à oser sans filet.
Le Monde est rond (G. Stein). Je l’ai offert aux nouvelles mamans. Pour moi, une merveille à lire à haute voix. Rose, une petite fille et sa vérité dans son univers proche.
Retombées de sombrero (R.Braudigan) parce-qu’il faut en choisir un. Inventivité, mélange des genres. Astuces. Humour. Fous-rires et tendresse.
Et encore plein d’autres F.Kafka, I. Calvino, A. Camus, A. Cossery, J.K. Chesterton, H. Melville, …
Très inspirant Louise. « Etre invitée à la table de l’innocence feinte » c’est tout à fait ça!
Merci Anne. Bonne journée
Bibliothèque très éclectique mais dans laquelle il est bien agréable de déambuler… J’aime bien l’idée que « rêve » et « nécessité » se côtoient dans la même phrase, c’est une philosophie qui me convient tout à fait. Moi aussi, je suis fan de Peter Pan et de Richard Brautigan, je vous conseille « La vengeance de la pelouse » : du décalé qui fait du bien. On en a besoin !!
Oui. Tout Brautigan pour mieux reprendre pied. A bientôt.
J’aime mes promener dans ces livres, les tiens, entre connus et inconnus, avec la sensation à chaque fois de la découverte.
Merci beaucoup Anna. Bonnes lectures