27 septembre 1946 – A Londres, un funambule traverse la Tamise sur un fil. Je ne m’en souviens pas. Je n’étais ps née mais j’existais déjà.
27 septembre 1956 – j’ai dix ans. Dans mon petit monde, je joue à la marelle sur le trottoir du boulevard Jean Casse, à saint Barthélemy.
Nous regardons la télévision derrière la vitre du bar du quartier. Dassaud vend déjà des armes aux pays lointains. Déjà, il y a grève du pain à Rabat.
27 septembre 1966 – J’ai raté le Baccalauréat et je ne me présente pas à la convocation de rattrapage.
On parle encore de Saint Vincent de Paul, c’est lui la vedette et ses sœurs égaillent le territoire de leurs cornettes amidonnées.
Je vis seule, je flotte. Il tape à la porte, je suis derrière et je n’ouvre pas.
27 septembre 1971 – Je suis enceinte, prête à accoucher. Je me baigne en bikini sur la plage des Lèques. Je mange des oursins au bord de l’eau. J’arrache la tapisserie aux murs de notre appartement, rue Paradis.
Déjà la guerre et les attentats.
27 septembre 1986 – Je regarde Pierette Bress commenter les courses hippiques à la télévision.
Déjà Jane Birkin et Christophe Malavoy tournent « la femme de ma vie ».
Je me suis téléportée à Bandol dans les vignes où je végète. La vie sans vie.
Avec les copains, on fait des descentes à Marseille pour l’opéra et la Criée de Marcel Maréchal.
27 septembre 1996 – déjà Netaniaou, déjà le chômage, déjà l’Afganistan. Je vis dans le Queyras chez mon amoureux, déjà je le quitte, déjà j’aime cet endroit rempli de beauté, des animaux de la forêt et des cîmes.
27 septembre 2006 – la cigarette n’est plus en grâce. Je fume, bien sûr !
De nouvelles amies et la découverte des ateliers d’écriture au hasard des rencontres.
Mon état sentimental est chaotique. Je suis scandaleuse. Je vis loin du monde.
Je fais découvrir la belle montagne, les alpages et les vaches tarines à mes petits-enfants.
27 septembre 2012 – Je reviens à Marseille après quarante ans d’absence. Déjà vieille sans l’avoir vu venir, je recommence une vie citadine.
27 septembre 2016 – Je découvre les publicités avant les « replay » à la télévision.
La société dans laquelle je vis ne me plaît pas : trop violente, trop agricolement et culturellement intensive. Je m’échappe dans le chant, l’écriture, une rencontre, parfois….
tant et tant de 27 septembre avons vécu amie
oui et c’est bien de se les remémorer…..
Très touchée par tous ces 27, une vie passe, si vite…
merci…….de plus en plus vite……