#L4 | Mes 10, et l’ordre ne compte pas

De Mes Amis d’Emmanuel Bove, pour l’écriture de la velléité et de la solitude, le peu d’intrigue, la forme simple et ultra efficace, la géniale subtilité
De Tristram Shandy de Laurence Sterne, le plaisir de se perdre dans les digressions, trouver ce foisonnement délicieux, ne pas savoir si le livre a un sujet et aimer ça.
De Les saisons de Maurice Pons, pour la singularité folle, l’ambiance extraordinaire de ce livre, la sensation de découvrir une sorte d’hapax littéraire.
De Extinction de Thomas Bernhard, pour l’écriture du ressassement, pour le féroce, le drôle, le grinçant, le désespoir, la radicalité
De Poésies de Raymond Carver pour être capable de raconter un homme qui se fait couper les cheveux par sa femme et faire que ça crève l’écran dans le cerveau
De Les jardins statuaires de Jacques Abeille, pour la construction d’un monde ample, vaste et immersif qui surgit de quelques images fortes, pour la puissance de ces images
De La nuit aveuglante d’André de Richaud, pour le fantastique halluciné, la lecture fascinée de ce jeu de torsion du réel, d’invention, le choix du merveilleux, du fantasmatique pour finalement traiter de l’intime
De Cosmos de Witold Gombrowicz, pour le culot, l’humour, l’absurde un peu dérangeant à la Bunuel
De Mon Combat de Karl Ove Knausgaard pour cette entreprise de récit de soi en six volumes qui jamais ne suscite l’ennui
De Tout le monde devrait écrire de Georges Picard, pour l’approche simple et pragmatique du recours à l’écriture dans une vie et de ce que ça ouvre comme possible.

Codicille : Je n’ai volontairement pas trop réfléchi pour faire ma sentimenthèque en me disant que les 10 premiers qui viendraient seraient de fait les plus importants pour moi. 

• L1 La course
• L2 Blackout
• L3 Trois Voix