Il y a un oiseau mort au pied de l’immeuble. Depuis trois jours. Il a seulement été déplacé de quelques centimètres, là, contre le muret, pour ne pas gêner le passage sur le trottoir. Plusieurs fois, elle s’était dit que ça y est, quelqu’un se serait chargé de l’enlever. Mais toujours rien. Qui s’occupe des oiseaux morts des villes ? Le cantonnier ne peut pas le voir, il est tout noir, là , contre le muret, le merle- oui c’est sûrement un merle mais elle n’est pas calée sur les oiseaux, un doute persiste- un corbeau ne serait pas dans une ville ? N’est-ce qu’une représentation qui les cantonne aux campagnes ? Il n’y a que les habitants de l’immeuble qui tombent nez à nez, depuis trois jour, avec ce funeste voisin d’en bas. Plusieurs fois elle s’était dit je vais prendre une pelle et le mettre à la poubelle. Mais elle n’y arrive pas, elle se demande à quoi va ressembler la décomposition, là, sous sa fenêtre. Est-ce qu’un corps si petit est capable de puer si fort que cela remonterait jusqu’à son appartement du premier étage ? On ne se soucie des oiseaux que lorsqu’ils meurent au mauvais endroit.
le corps des oiseaux est si léger qu’il se désagrège tout seul comme une poussière, autant dire qu’il s’évanouit
j’ai aimé aborder ce sujet avec toi dans ce texte délicat
Et j ai beaucoup aimer lire ce commentaire tout aussi délicat , merci pour ta lecture Françoise