Le matin gris. Le monde dans un froissement comme un simple éclat blême. Sans contours sans chaleur sans vigueur sans teneur. Le jour venu et déjà vidé. Réendosser à la vue de l’écran ordinaire, le costume tard tombé d’hier, usé déjà par tant de jours mêmes. Le temps figé et déjà les minutes à rattraper.
Le jour point. Arriver d’en haut. En approche vers le grand rectangle gris où ils attendent. En rang serré. Vigies tranquilles et rangées. Prendre sa place, s’insérer. Attendre à son tour avec eux que le jour continue d’avancer. Que les couleurs s’avivent. Que les rumeurs se lèvent. Que les bruits s’amplifient et que tout gonfle au-dessous. Alors on sonnera l’envol.
Le ciel s’encadre et c’est comme un cadeau. Rien de changé sous le plafond du monde mais c’est un jour nouveau. Attendre debout de le voir doucement s’implanter. Les longs bords droits des toits et les antennes levées. Derrière le noir silhouetté, les réserves palpitent. Une profusion retient son souffle. Se préparer à l’accueil.